À vos marques, prêt, jouez avec Guillaume Bailliart

Tartuffe d'après Tartuffe d'après Tartuffe d'après Molière

MC2

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Avec "Tartuffe d’après Tartuffe d’après Tartuffe d’après Molière", Guillaume Bailliart livre un seul-en-scène époustouflant en interprétant l’ensemble des rôles (une dizaine) de la fameuse pièce du répertoire français. Un spectacle à prendre pour ce qu’il est : une véritable performance théâtrale. Aurélien Martinez

Tartuffe d’après Tartuffe d’après Tartuffe d’après Molière, c’est avant tout une performance théâtrale remarquable dans laquelle le comédien Guillaume Bailliart campe tous les rôles imaginés par Molière en 1664 dans son Tartuffe ou l'Imposteur. Sur une scène habillée simplement d’une table et des différents noms des personnages inscrits au sol avec du scotch blanc, il déballe son texte en alexandrins avec une énergie enivrante et une présence physique forte, se déplaçant au gré des répliques et changeant d’intonation ou d’élocution selon qui prend la parole – mention spéciale à sa composition d’un Tartuffe très drôle, entre Stéphane Bern et le Raymond Barre du Bébête show.

Voilà pour la forme. Le fond, lui, reste évidemment la pièce de Molière, cette histoire d’homme faussement dévot et véritablement hypocrite qui trompe son monde avec plaisir – et surtout son hôte Orgon en admiration devant lui. D’où l’idée que les protagonistes semblent comme aveugles (au sens propre avec Guillaume Bailliart) face à un Tartuffe étant le seul à avoir les yeux grands ouverts.

À toute vitesse

Du Molière pur jus donc. Sauf que son œuvre phare s’en trouve resserrée par ces choix de mise en scène : tout, sur le plateau, va vite, très vite, les personnages se montant presque les uns sur les autres en tout juste 1h10. Ce qui met le spectateur dans une posture inconfortable (inconfort décuplé dans ce petit théâtre de la MC2 aux gradins pas assez pentus pour que l’on voie distinctement ce qu’il est écrit sur le sol) demandant une attention soutenue pour ne pas décrocher – on imagine que ceux qui ne connaissent pas du tout l’intrigue ont dû souffrir.

Même si, paradoxalement, cette façon de traiter Molière laisse surtout éclater la force narrative de l’auteur français (les enjeux deviennent assez lisibles au fur et à mesure que la pièce avance), plus que le fond de son message, ici un peu noyé – voire même modifié par l’amputation de la fin du texte ! Reste qu’une fois ces bases intégrées, une fois compris que le plaisir du jeu surpasserait tout cette fois-ci, ce Tartuffe d’après Tartuffe… se transforme une expérience plaisante et joyeusement atypique.

Tartuffe d’après Tartuffe…, jusqu’au vendredi 27 novembre à la MC2

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