Lost Détroit par Guillaume Rivière

Detroit : décomposition - recomposition

Bibliothèque Kateb-Yacine

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

L'acier rutilant a laissé place à la rouille désolée sur les pavés de Détroit. Ancienne capitale américaine de l'automobile, la ville en faillite depuis 2013 cherche son Graal dans ses cendres fumantes pour recréer l'effervescence des grandes années. Le photographe Guillaume Rivière pointe son objectif sur cette recomposition espérée. Charline Corubolo

Une étrange quiétude se dégage des clichés de Guillaume Rivière, comme si le photographe rapportait une déambulation au cœur de Lost River (2015), fantasme cauchemardesque filmé par Ryan Gosling. Le mauve surnaturel laisse place cependant au ciel bleu éclatant. Une chaleur lumineuse qui apparaît toutefois irréelle elle aussi, dans le décor abandonné de la ville de Détroit.

Les crises à répétition ont eu raison de cet ancien poumon américain de l'automobile. Aujourd'hui en prise à un épisode d’asphyxie chronique, traumatisée par les dernières bouffées d'essence, Détroit tente de colmater les abîmes menant à sa déliquescence. Cette quête de renaissance, Guillaume Rivière la saisit dans un reportage photographique où il observe la décomposition comme pour mieux appréhender une possible recomposition.

Cendres lumineuses

C'est ainsi que sur les restes encore brûlants des écoles, théâtres, usines et habitations, s'esquisse l'espoir d'artères plus saines. Dévoilant un paysage architectural où la grandeur côtoie la désolation, le photographe dresse un portrait urbain déserté par l'humain et son activité industrielle. Reportage en plein "ruins porn", la série dépeint un environnement en suspens où l'éclat des couleurs pastel s'oppose à la pierre délabrée créant une ambiance paradoxale.

Dépassant le photojournalisme, Guillaume Rivière pose un regard cinématographique sur ces scènes désaffectées et hallucinantes, axant son témoignage sur les architectes qui ont bâti cette aire dans laquelle l'espérance d'une reconstruction se lit sur les néons roses qui parsèment aujourd'hui la ville. Car « Nothing stops Detroit ».

Détroit : Décomposition – Recomposition
À la bibliothèque Kateb Yacine jusqu'au samedi 30 avril

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