"Judith Therpauve" : gloire à Simone Signoret au Ciné-Club

Judith Terepauve
De Patrice Chéreau (1978, Fr, 2h05) avec Simone Signoret, Philippe Léotard...

Sorti en 1978, "Judith Therpauve", deuxième film de Patrice Chéreau, démontre tout le talent de la comédienne pour la tragédie sans recourir aux grandes eaux et s’imposer sans être massive.

Après Casque d’Or la semaine dernière, le Ciné-Club de Grenoble poursuit son hommage à la reine Simone Signoret avec une œuvre devenue extrêmement rare, Judith Therpauve (1978) – dans laquelle le personnage qu’elle incarne est justement surnommé Reine. Bien qu’il ne s’agisse que de la deuxième réalisation de Patrice Chéreau, ce sont déjà des retrouvailles avec la comédienne, à qui il avait confié une présence dans le hiératique et théâtral La Chair de l’orchidée trois ans plus tôt. Le rôle est, ici, central : celui d’une femme appelée à diriger un quotidien de province à la dérive, se heurtant aux inerties internes comme à une concurrence roublarde. La mécanique de la presse s’y trouve démontée pièce par pièce par un expert (l’auteur, Georges Conchon, fut journaliste) ; et même si le cadre semble appartenir à quelque lointaine archéologie, les problématiques exposées (politiques et économiques) sont toujours d’actualité.

Silhouette prématurément vieillie la faisant ressembler aux vieilles dames de Faizant, Simone Signoret incarne cette “Résistance” à l’adversité de laquelle Judith est issue ; un bloc de stabilité dans un décor en train de se déliter. Rempli d’individus veules, de rats prompts à quitter le navire et de rapaces, ce film n’est certes pas à visionner un soir de déprime ! Mais il nous remémore le talent d’une comédienne sachant suggérer la tragédie sans recourir aux grandes eaux et s’imposer sans être massive. Une belle (re)découverte à faire.

Judith Therpauve
Au Ciné-Club de Grenoble mercredi 4 mai à 20h

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