Le deuxième volet de la trilogie signée Francis Ford Coppola sera projeté vendredi au Pathé Chavant. Plus qu'une suite, un chef-d'œuvre à lui tout seul.
Le Pathé Chavant vous fait une proposition que vous ne pouvez refuser : découvrir sur grand écran la plus flamboyante suite que le Nouvel Hollywood n'ait jamais produite – et la seule à avoir remporté comme le premier opus l'Oscar du meilleur film. Davantage qu'une simple suite, Le Parrain 2e Partie est hanté par le premier volet, dont il constitue à la fois le prologue et la prolongation. Coppola y déploie une dramaturgie lente et implacable, montrant l'avènement parallèle des deux chefs de la “famille“ : Vito, le père construisant l'empire (campé par le jeune Bob DeNiro, récoltant comme Brando une statuette pour son interprétation du personnage, mais celle du second rôle) et Michael Corleone, le fils contraint de récupérer l'encombrant héritage... parvenant à le faire fructifier malgré ses scrupules initiaux.
Coppola, comme touché par la grâce, traverse sa décennie prodigieuse. Composée comme un opéra, rythmée par les thèmes envoûtants de Nino Rota et Carmine Coppola, sa fresque virtuose ne se résume pas à une histoire folklorique de gangsters, certes matricielle de toute évocation ultérieure de la mafia ; elle dépeint tout un pan de la culture italo-américaine, et concerne finalement toutes les diasporas du monde. Porté par un Pacino hiératique, gagnant en présence au fur et à mesure qu'il se mure dans le silence, l'ombre et l'intransigeance du pouvoir ; éclairé par le maître ès ocres Gordon Willis, dont les ambiances clair-obscur ont révélé un nouvel art de photographier le cinéma, Le Parrain 2e Partie stupéfie par sa puissance. À chaque vision.
Le Parrain 2e Partie
Au Pathé Chavant, vendredi 3 juin à 20h