Deuxième date à la Belle électrique ce vendredi pour le duo Brigitte après un premier passage le mois dernier à guichets fermés. Un concert affichant une nouvelle fois complet pour ces deux femmes plus, malgré des apparences sucrées, battantes qu'objets.
Des robes à paillettes échancrées au niveau d'une jambe, une scène chargée en kitsch, et surtout des chansons jouant à fond la carte de la pop sucrée et entêtante : avec son deuxième album À bouche que veux-tu et la série de concerts en découlant, le concept-duo Birgitte a poussé un peu plus loin le curseur du concept.
Soit deux chanteuses-auteures-compositrices mariant leur voix à l'unisson pour vanter les mérites de l'amour : le beau, le grand, le fort ; celui que l'on recherche absolument (« Viens ce jour, ma peau ne sait plus attendre / Viens, cours, des papillons au creux du ventre » sur le tubesque À bouche que veux-tu) et qui, une fois trouvé, fait un bien fou – « Sur ta peau je m'endors / Tes bras sont les plus forts / Aujourd'hui ma maison c'est toi » sur le tout aussi tubesque Hier encore.
Queens B
À quoi servent les Brigitte, qu'on avait découvertes en 2010 avec une reprise glamour du Ma Benz de NTM et leur succès Battez-vous ? À faire « pétiller les jours comme du soda » d'abord, avec l'envie première clairement affichée d'émoustiller les sens. À faire communier suavement les âmes accros aux « chansons d'amour en sucre » ensuite, dans une belle partouze de genres musicaux (« Embrassons-nous, embrassez-vous / Aimez-vous, aimons-nous les uns sur les autres / Panser les maux sans les mots ») rappelant beaucoup les décennies précédentes – Donna Summer, Culture Club, Giorgio Moroder...
Et, et c'est peut-être là tout l'intérêt du duo Brigitte, à brouiller les frontières entre la femme objet complètement soumise aux affres de l'amour (ce qu'on peut craindre à la première écoute) et la féministe consciente de son désir et de son pouvoir mais maîtresse de son destin, façon Brigitte Bardot ou, dans un autre style, Brigitte Fontaine – Sylvie Hoarau et Aurélie Saada, « garçons comme les autres », tiennent seules les rênes de leur barque et ont même leur propre label B Records. Même si, dans leur cas, le sucre ne laisse jamais place au sel, l'amour restant leur unique leitmotiv. Diabétiques s'abstenir.
Brigitte
À la Belle électrique vendredi 17 juin à 20h30