Quand Le Petit Bulletin rencontre son meilleur ennemi Le Postillon !

Depuis 2009, le bimestriel "Le Postillon" anime, à petite échelle (entre 3000 et 3500 ventes par numéro), la vie politique et sociale grenobloise. Et tacle tout ce qui bouge, notamment ses confrères – dont le "PB". Comme on n’est pas rancuniers, on ouvre nos colonnes à Vincent Peyret, directeur de publication du titre, à la vieille de son premier procès pour injure et diffamation.

« C’est notre premier procès en sept ans d’existence. Christophe Ferrari, maire de Pont-de-Claix et président de la Métropole de Grenoble, et sa directrice de cabinet Yveline Denat nous attaquent pour injure et diffamation [suite à un article intitulé Le système Ferrari à plein régime – NDLR]. Vu que Ferrari souffre d'un déficit de notoriété par rapport à Piolle, c'est certainement pour lui une manière de se faire connaître.... Pour marquer le coup, on va faire avant le procès un vernissage avec des nappes blanches, du vin et des petits fours ! »

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Mercredi 29 juin entre 12h et 13h30, il risque donc d’y avoir un peu de monde devant le Palais de justice de Grenoble pour soutenir Le Postillon, « journal local indépendant un peu satirique » comme le qualifie son directeur de publication Vincent Peyret. « On tourne ça à la blague, oui. Mais il y a tout de même danger : en demandant 21000 euros, ils veulent couler notre journal. »

Apparu en 2009, Le Postillon s’est d’emblée placé sur le « créneau porteur et néanmoins complètement délaissé de la presse locale critique », taclant au passage tous les autres titres, du « sac à pubs » Petit Bulletin (merci) au Dauphiné libéré constamment appelé par eux Le Daubé. « On pense qu’à un niveau local, beaucoup trop de choses relèvent de la communication et très peu du journalisme, c'est-à-dire avec un filtre d'esprit critique. Cela ne semble choquer personne. Imaginerait-on, au niveau national, qu'un seul quotidien ait le monopole de l'information, comme ici avec Le Daubé ? L'existence d'autres sources d'informations comme la nôtre devrait être déclarée d'utilité publique. Ceux qui sont contents de la marche du monde nous traitent d'aigris et jamais-contents, mais on veut avant tout apporter de la matière à penser. »

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« Torchon de luxe »

Incisif, tranché, virulent, parfois de mauvaise foi voire carrément à côté de la plaque, Le Postillon agace (« Selon Geneviève Fioraso, on est un "torchon de luxe" ») autant qu’il fascine (tous les politiques le lisent), cultivant avec les différents pouvoirs (politique, médiatique…) une sorte d’amour-haine – la preuve : cet article. Résultat : le modèle économique basé sur l’achat par les lecteurs (il n’y a pas de pub dans Le Postillon) tient depuis 2009, même si c’est de façon précaire – deux emplois aidés (dont Vincent Peyret) et une quinzaine de collaborateurs bénévoles font tourner la boutique.

Des lecteurs qui, pour faire (très) vite, sont plus à chercher du côté des militants de gauche que de ceux de droite. Même si Vincent Peyret affirme que son canard n’est lié à « aucune chapelle » : « Beaucoup de gens ont par exemple été surpris qu’on critique Piolle comme on critiquait Destot. Mais on n’est pas là pour faire la communication de Piolle. Si on le voulait, on se ferait embaucher par son service de communication et on serait mieux payés ! »

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