de Jean-Christophe Meurisse (Fr., 1h29) avec Céline Fuhrer, Thomas Scimeca, Maxence Tual...
Deux hommes et une femme pénètrent dans une mairie en robe de marié-e pour convoler ensemble. L'élu, excédé, leur signifiant que « ce n'est pas encore possible », ils partent alors à la poursuite de chimères, se heurtant au passage à diverses contingences du réel... Au générique, le trio fait du patin à glace avec pour seule tenue des masques de catch mexicain, avant de barboter dans une baignoire placée dans la vitrine d'un magasin.
Rien n'effraie la compagnie théâtrale Les Chiens de Navarre dans ce collage aussi inégal que foutraque : les séquences s'enchaînent comme des petites saynètes indépendantes, selon les règles souples du coq-à-l'âne et au gré d'une fantaisie absolue. À croire que le film a été fabriqué en semi-impro durant les périodes de vacances de la troupe, comme une récréation. Cela ne gâche pas sa fraîcheur, mais en fait un objet relativement anodin, car convenu dans sa forme – Apnée n'est pas À bout de souffle non plus, si vous voyez la fine allusion.
Mentions spéciales toutefois à quelques idées rigolotes post-surréalistes (tel le Christ décrucifié incapable de marcher sur l'eau), à la satire bien sentie du monde de l'immobilier, aux interprétations de Jean-Luc Vincent (déjà, de loin, le meilleur comédien dans Ma Loute) et Thomas Scimeca (prochainement à l'affiche du Voyage au Groenland de Betbeder) ainsi qu'au clin d'œil involontaire à la créature velue de Toni Erdmann, doublement représentée ici. Les Chiens de Navarre ont du flair...