Photo obsession franco-italienne

Ugo Panella

Galerie-café La Vina

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Les Rencontres franco-italiennes de la photographie amorcées le mois dernier se poursuivent brillamment jusqu'à la fin octobre avec une programmation off. L'assocation Surexpose qui les porte, en étroite collaboration avec l'Italie, met en lumière le talent photographique d'artistes italiens dans six lieux du centre-ville de Grenoble. Place aux présentations.

Ugo Panella, regards d'Afghânes

Plus qu'un photoreportage, Ugo Panella donne à voir dans ses images, à la portée documentaire, la force et la douceur des femmes, par qui le changement semble aujourd'hui possible en Afghanistan. Les photographies qui s'affichent sur les murs de la galerie la Vina prennent naissance dans cette rencontre humaine. S'intéressant pour cette série au micro-crédit qui permet à certaines femmes de s'en sortir, l'artiste saisit le quotidien à travers un regard, un sourire furtif, sur le visage de plusieurs générations féminines. Un portrait symbolique lumineux, tel un faisceau d'espoir.

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Raffaele Montepaone, la pureté magnifiée

De ses images en noir et blanc emplies de pureté émane une fascination envoûtante. Exposé à la galerie Ex Nihilo, Raffaele Montepaone dévoile une série consacrée à des Italiennes vivant dans le sud du pays, presque toutes centenaires, pour raconter leur histoire avec poésie et finesse à travers le détail. Ce détail se loge dans le temps, qui marque les mains, les cœurs et les visages. Joyeux ou mélancoliques, les portraits sont chargés d'une authenticité qui, au-delà d'une certaine vision anthropologique d'une Italie d'hier, révèle une intimité touchante et la réelle beauté de l'être.

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Claudio Argentiero, paysages oniriques

Pour mettre en lumière les éléments qui échappent à notre œil, Claudio Argentiero utilise l'infrarouge. Ses photographies sont ainsi habillées d'un étrange voile irréelle qui met en exergue les détails des paysages par de forts contrastes en noir et blanc. Un blanc immaculé, dont la charge onirique est renforcée par le lieu d'exposition qu'est la maison natale de Stendhal. De végétations cotonneuses en eau sombre, le photographe documente le lac Majeur (Italie) à travers des compositions soignées où le silence se fait lumineux. Une vision romantique de la nature, dans laquelle l'homme devient spectre et l'imperceptible évident.

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Mario Vidor, grain de la poudre

Dans l'enceinte de la galerie Pygmaphore, la poudre blanche semble bruisser sous l'objectif de Mario Vidor. Dévoilant des sommets enneigés de l'Italie, la série comporte quelques inégalités compensées par certaines images qui démontrent l'œil aiguisé du photographe. À l'instar des clichés envahis d'un manteau poudreux où seules quelques lignes dessinent le relief. Le grain de la neige devient minimalisme, tout comme le grain photographique octroie une esthétique picturale à l'image. Un style proche de la peinture romantique qui s'exprime avec légèreté, comme lorsque les nuages effleurent les sommets.

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Giovanni Sesia, photographie renaissante

Oscillant entre la photographie et la peinture, l’œuvre de Giovanni Sesia est marquée par des accents stylistiques semblables à ceux de la Renaissance. Une esthétique particulière, qui s’éloigne de la photographie pure pour un regard moins abouti, mais qui saura indéniablement conquérir les amateurs d’une imagerie romantico-dramatique. S’intéressant aux milieux psychiatriques, il présente à la galerie l’Art et la Raison une série sombre où se succèdent visages, draps et fleurs, comme autant de natures mortes réactualisées par une photographie picturale. Une approche du médium propre à l'artiste, qui octroie une charge troublante à ses images.

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Il bel paese, réunion italienne

La Maison de l’International se présente comme une synthèse, formelle et sémantique, de ces Rencontres Franco-Italiennes de la photographie. Titre du livre dont les photographies sont extraites, l’exposition Il Bel Paese parle de l’Italie et de ses difficultés sociales, mais aussi de la beauté, de la nature et de l’homme, qui habitent ce pays. On y retrouve les photographies de Raffaele Montepaone, Mario Vidor et celles de Claudio Argentiero, mais également le noir et blanc anthropologique de Virgilio Carnisio, les marionnettes authentiques d’Alessia Recupero, et Les îles Pelagie de Giuseppe Cozzi où les éclats colorés se confrontent à la question migratoire. Une sélection fine et séduisante, pour un tour d’Italie photographique réussi.

Off des Rencontres franco-italiennes de la photographie
Dans divers lieux à Grenoble, jusqu'au samedi 29 octobre

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