Guillaume Meurice : «Essayons tous ensemble d'être moins cons»

Que demande le peuple ?

Espace Aragon

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Humour / Dans "Si tu écoutes, j’annule tout" sur France Inter, il prend le pouls de la France avec ses chroniques entre humour et reportage. Sur scène dans "Que demande le peuple ?", il joue le communicant de politiques souhaitant devenir président de la République. Avant son passage par l’Heure bleue de Saint-Martin-d’Hères dans le cadre du nouveau festival Aux rires etc, l’indispensable Guillaume Meurice a répondu à nos questions.

Né en Bourgogne, étudiant en gestion à Besançon, est-ce que vous envisagiez dans votre enfance d’être comédien ?

Guillaume Meurice : On ne va pas se mentir, je ne me suis jamais tellement projeté dans un métier qui touche à la comptabilité. J’ai fait ces études par défaut en suivant un pote : on était dans la campagne profonde en Haute-Saône, et c’était l’occasion d’aller dans une ville étudiante où j’ai passé deux années à bien me marrer. Je ne regrette rien, mais je ne me suis jamais imaginé comptable, non.

Le cours Florent à Paris : vous saviez ce que vous vouliez devenir précisément ? Être acteur de textes classiques ?

Le one-man-show a toujours été la forme qui m’a le plus plu : j’aime bien écrire, faire marrer les gens et j’aime bien la liberté du one-man. Je peux improviser, écrire dix minutes avant d’entrer en scène s’il se passe quelque chose dans l’actu. Je reste maître du spectacle, et ça me plaît beaucoup.

Est-ce plus facile de taper sur la droite que sur la gauche ? De la Fête de L’Huma, vous ramenez pour votre chronique un sujet plus anecdotique sur les naturistes...

La Fête de l’Huma, c’est un bon exemple : j’aurais dû faire un sujet sur la division de la gauche. Je me le suis dit après coup. Mais oui, c’est plus facile de taper sur la droite car le raisonnement des gens de droite est quand même souvent plus con, je suis désolé. Là où l'on peut se moquer de la gauche, c’est sur la stratégie et le manque d’unité.

Sur France Inter, vous abordez des thèmes parfois violents, comme le pillage des diamants en Afrique. Est-ce que derrière vos chroniques très drôles, il n’y a pas une immense dépression ?

Beaucoup de gens me disent qu’ils se marrent autant de mes chroniques qu’elles les font déprimer. Bon, je ne garde que ce qui m’arrange. Je ne suis pas sociologue. Ce n’est pas un état de la France que je veux montrer, plutôt les failles de raisonnements, les contradictions. Il ne faut pas prendre ça comme un travail de journaliste que je ne suis pas. Je suis humoriste. Après, je ne garantis pas que l’état de la France soit meilleur... (rires)

Mais je suis plutôt optimiste : en discutant avec les gens, en quelques phrases on peut les convaincre, leur montrer qu’ils n’ont pas réfléchi, qu’il y a un élément qu’ils ne connaissaient pas. Il y a un travail de pédagogie à faire et je le dis sans condescendance car j’aime bien qu’on le fasse avec moi, que l’on corrige mes conneries. Il ne s’agit pas de donner des leçons mais d’essayer tous ensemble d’être moins cons.

N’est-ce pas un triste constat d’échec de voir que lors de L’Émission politique de France 2, il faut convoquer une humoriste (votre complice Charline Vanhoenacker) pour oser aborder ce que les journalistes ne font pas, comme l’affaire Paul Bismuth face à Nicolas Sarkozy ?

Oui, et c’est le même problème à France Inter dans le sens où la parole "de gauche" ou un peu militante est confiée quasi uniquement aux humoristes. Mais il faudrait une thèse là-dessus. J'ai la tête dans le guidon, c’est compliqué de prendre de la hauteur.

Dans votre spectacle, vous jouez le communicant de divers candidats à l’élection présidentielle [avant la démission de Manuel Valls, il jouait le communicant de ce dernier]. D’où vient cette idée ?

Du titre Que demande le peuple ? Si le peuple est le public, alors il fallait un mec entre eux et les puissants et je me suis aperçu qu’il existait vraiment et qu’on l’appelait le communicant. C’est un métier transversal présent dans tous les secteurs de la société et auquel je suis confronté tous les jours.

Par exemple, un jour, j’étais avec Bernard Cazeneuve, pour une chronique sur les professionnels de la sécurité. Son chargé de com’ m’a reconnu et n’a pas voulu me répondre alors que j’avais une question intéressante à lui poser sur le syndicaliste qui a perdu son œil dans une manif. Il savait bien que l’AFP n’allait pas lui poser la même question…

Que demande le peuple ?
À l’Heure bleue (Saint-Martin-d’Hères) samedi 28 janvier à 20h. Complet

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