Exposition / Composition graphique empruntée aux ornements en fer des fenêtres d'Hanoï, l'œuvre "La troisième calamité" de Simon Boudvin, présentée à la galerie Showcase, mêle art et architecture. Interrogeant le bâti, l'artiste propose sa propre grille, variation singulière qui dessine l'environnement urbain du Vietnam.
De par sa configuration spécifique, la galerie grenobloise Showcase (une vitrine sur un mur à l'angle des places Claveyson et aux Herbes) opère souvent un renversement de paradigme. La troisième calamité de Simon Boudvin n'échappe pas à la règle : sa composition graphique sur fond uni à la teinte pâle, signifiant une grille de fenêtre, se retrouve ainsi de l'autre côté du verre. Privé de sa fonction originelle, le motif devient élément géométrique où se combinent avec sobriété carrés, losanges et disques – des formes ramenées de Hanoï par l'artiste.
En arpentant la ville vietnamienne lors d'une résidence de deux mois, Simon Boudvin a effectué un relevé visuel de l'architecture d'habitation, avec un intérêt pour les ornements de façades. Le trio formel du carré-losange-disque est ainsi légion dans la région mais offre toutefois une incessante variation d'agencement. Usant des fondamentaux du paysage urbain, le plasticien en propose sa version, singulière, dont la prégnance silencieuse marque l'environnement.
L'exposition est complétée par une publication dévoilant l'inventaire du bâti entre photographies, textes et dessins. Quant à cette troisième calamité, elle fait référence à une croyance vietnamienne selon laquelle trois malheurs pourraient s'abattre sur les foyers : le feu, l'eau, et les voleurs, tenus à distance par ces grilles élémentaires.
La troisième calamité
À la galerie Showcase jusqu'au dimanche 19 mars