Grand Corps Malade : « Je suis un très grand optimiste »

Patients
De Grand Corps Malade, Mehdi Idir (Fr) avec Pablo Pauly, Soufiane Guerrab...

Interview / « L’important ce n’est pas la chute mais l’atterrissage. » Avec Mehdi Idir, Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade raconte le combat d’êtres brisés par la vie, dans un film adapté de son livre autobiographique "Patients". Diagnostic à échelle humaine d’une jeunesse aux espoirs figés.

Comment, dans votre film Patients, vouliez-vous faire ressentir visuellement la violence psychologique du handicap ?

Mehdi Idir : On a décidé de ne pas en faire un documentaire. On filme à hauteur de fauteuil et les valides sont montrés en contre-plongée : c’était notre parti pris. La réalisation a découlé du centre de rééducation, avec ses couloirs interminables et ses lignes. Pour cette raison, le début est fait de plans très serrés, comme l’introduction en vue subjective, qui jouent sur les cadrages pour ressentir l’enfermement du personnage jusqu’à ce qu’il arrive dans le fauteuil : là, l’image s’élargit.

Pourquoi ne pas avoir choisi des stars pour les rôles principaux ?

MI : Parce qu’avec Fabien, on se matte beaucoup de films français et les mêmes visages reviennent toujours : ça nous énerve. En faisant ce film, je cherchais de nouvelles têtes pour montrer un vivier de talents inexploités.

Grand Corps Malade : J’ajouterais que ça rend le propos d’autant plus crédible car les spectateurs ne les connaissent pas et pensent peut-être qu’ils sont réellement handicapés. À la fin des avant-premières, quand les acteurs descendent les marches de la salle et qu’on les présente au public, la plupart d’entre eux l’ont cru. Ça rend le film plus intéressant. Si on avait mis quelqu’un de connu dans un fauteuil, on aurait vu la performance d’acteur, pas l’histoire.

Fabien, avez-vous autant d'humour que Ben, votre alter ego à l'écran ?

GCM : Je suis un très grand optimiste. L’humour existe dans ces centres-là : il est même très trash et drôle. Il fallait que ça se ressente, même dans les situations les plus dures. Contrairement aux personnages de Toussaint et Steeve, Ben a des éléments de récupération dés le début : l’espoir naît chez lui d’un orteil qui bouge, ce qui explique sa vision du handicap.

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