Ojoloco : une nuit entière pour le cinéma de genre

Les Révoltés de l'an 2000
De Narcisio Ibanez Serrador (1976, Esp, 1h47) avec Lewis Fiander, Prunella Ransome...

Festival / Vendredi 24 mars de 20h à 6h du matin, le festival Ojoloco (dédié, on le rappelle, au cinéma ibérique et latino-américain) investira la Cinémathèque de Grenoble pour une nuit spéciale. On vous en dit plus...

Temps fort de cette cinquième édition du festival Ojoloco (dont on vous parle ici), la Nuit Blanche du cinéma de genre permettra de découvrir, aux côtés de trois autres pelloches sympathiques (les zombies cubains de Juan de los muertos, les dévergondages érotiques de Torremolinos 73 et les savants-fous mexicains de L'Incroyable professeur Zovek), deux véritables trésors oubliés de la série B espagnole.

Deuxième et dernier film du réalisateur d'origine uruguayenne Narciso Ibáñez Serrador, Les Révoltés de l'an 2000 / Quién puede matar a un niño ? (1976, en photo) accompagne un couple de touristes anglais sur une petite île isolée de la côte espagnole qui semble avoir été entièrement désertée par ses habitants. Seuls trainent encore dans les rues quelques petits groupes d'enfants, dont l'apparente jovialité va rapidement laisser place à des comportements nettement plus inquiétants... Thriller fantastique minimaliste baigné dans un soleil de plomb étouffant, le film de Serrador fait patiemment monter l'angoisse jusqu'à un climax d'autant plus dévastateur qu'il ne s'accompagne d'aucune explication rationnelle.

Un parti pris qu'on retrouve également dans l'envoutant Venus in Furs (1969) de Jesus Franco, qui signe avec cette petite perle sensuelle et psychédélique l'un des meilleurs des quelque 200 (!!) films réalisés dans sa carrière. Construit autour d'une intrigue de roman de gare aux relents beatniks surannés (un musicien de jazz tourmenté, témoin du meurtre d'une jeune femme à Istanbul, retrouve cette dernière ressuscitée lors d'un séjour à Rio de Janeiro et tombe progressivement sous son emprise), Venus in Furs compense son budget dérisoire et ses errances scénaristiques par la foi absolue du réalisateur en son récit, qu'il filme à la manière d'un long rêve trouble et fiévreux dont l'on ressort à la fois conquis et délicieusement ensuqué.

Nuit blanche du festival Ojoloco
Au cinéma Juliet Berto vendredi 24 mars de 20h à 6h

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