Festival / Événement « transgenre, transculturel et transgénérationnel » organisé à l'initiative du Magasin des horizons, "Les Sororales" accueille cinq jours durant rencontres, concerts, films, ateliers et spectacles autour des figures emblématiques de « la sorcière, la chamane, la démone, la cyborg... ». Décryptage.
Cela n'aura pas échappé aux plus attentifs d'entre vous : la ligne directrice du centre national d'art contemporain Le Magasin (désormais rebaptisé « Magasin des horizons, centre d'arts et de cultures ») a profondément évolué depuis l'an passé et l'arrivée à sa tête de sa nouvelle directrice Béatrice Josse. Fini (semble-t-il – Béatrice Josse ne veut toujours pas s'exprimer sur cette question dans nos colonnes) les grandes expositions-évènements, place désormais à une approche plus transdisciplinaire construite autour de manifestations ponctuelles comme la récente Nuit des idées ou aujourd'hui Les Sororales.
S'il est encore bien trop tôt pour évaluer la valeur et le bien-fondé de ce parti pris (tout juste regrettera t-on que le lieu ne soit désormais plus que très ponctuellement accessible au public), force est de reconnaître que cette nouvelle approche provoque en tout cas une certaine curiosité...
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Mais concentrons-nous sur ces Sororales. On peut, dans les grandes lignes, subdiviser les évènements proposés dans ce cadre en trois catégories : d'une part des ateliers relativement hors normes (initiation à l'auto-défense, partage de potions ancestrales, ateliers d'écriture et d'autogynécologie, yoga, exploration chamanique...) destinés à un public réduit (une quinzaines de place à chaque fois). De l'autre, plusieurs rencontres, projections et spectacles autour de thématiques ouvertement féministes (table-ronde « discrimination de genre et espace public », projection d'un film sur la pionnière du cyberféminisme Donna Haraway...).
Et, au milieu, quelques évènements plus "fédérateurs" comme une soirée Sabbat en partenariat avec le festival Monstre (clôturé par un set de DJ Rescue), un concert de Sainkho Namtchylak et Ned Rothenberg mêlant chant diphonique mongol et saxophone (avec Les Détours de Babel) ou encore une sélection de films jeune public et de vidéos d'artistes.
Avec la subjectivité qui nous caractérise, on vous recommandera de ne surtout pas manquer la projection samedi à 21h du splendide Belladonna d'Eiichi Yamamoto (1973, en photo), chef d'œuvre psychédélique du cinéma d'animation japonais librement adapté de La Sorcière de Jules Michelet, resté quasi-invisible pendant près de quarante ans.
Les Sororales
Au Magasin des horizons du mercredi 5 au dimanche 9 avril