"Cinéma, mon amour" : bons baisers cinématographiques de Roumanie

Cinéma, mon amour
De Alexandru Belc (Rou-Tch, 1h10) documentaire

de Alexandru Belc (Rou.-Tch., 1h10) documentaire

Animé d’une foi qu’un charbonnier lui envierait, et de son amour viscéral pour le 7e art, Victor Purice tient à bout de bras le Dacia, seul cinéma de la ville roumaine de Piatra Neamț. Un édifice à l’ancienne, où aidé de ses deux employés, Victor tente d’attirer à nouveau le public...

Lors de la sortie de Baccalauréat, Cristian Mungiu rappelait le sort malheureux du parc cinématographique roumain post-Ceaușescu : la libéralisation sauvage et brutale du secteur a fait disparaître 400 salles en une génération, supprimant de facto l’habitude pour les spectateurs de communier ensemble devant un grand écran. À la tête de son Dacia, Victor Purice est un des rares survivants de cette hécatombe : l’un des trente derniers.

Rien de misérabiliste pourtant dans l’approche d’Alexandru Belc : le réalisateur décrit le dévouement sans limite (jusqu’à la dévotion) de Victor, qui conçoit son métier comme un artisanat et un service public. Son obstination n’a d’égal que sa solitude : sa famille entière a préféré émigrer en Italie ; quant aux autorités roumaines, elles sont au mieux ignorantes de sa situation, au pire impuissantes à lui prêter main forte. Le contraste avec les salles allemandes, où ce héros se rend en "voyage d’étude", est déchirant : face à la fréquentation, devant le luxe des installations, l’opiniâtre directeur a du mal à masquer non sa jalousie, mais sa tristesse. Émouvant.

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