Événement / Le Microsaloon, manifestation couteau suisse consacrée à la microédition, revient ce samedi 20 mai pour une troisième édition grenobloise. Temple à ciel ouvert de la sérigraphie, du fanzine et du "do it yourself" de l'édition, ce "saloon" prône un artisanat de qualité. Rencontre avec Gaëlle Partouche et Richard Bokhobza qui l'organisent.
Samedi 20 mai aura lieu quartier Championnet à Grenoble la troisième édition du "saloon" de la microédition. Quelle est votre définition de la microédition ?
Gaëlle Partouche et Richard Bokhobza : Il s'agit de la fabrication d'objets papier, que ce soit l'écriture, le dessin, le graphisme..., par des passionnés, qu'ils soient éditeurs indépendants, artistes ou pratiquants amateurs. Des objets produits de façon autonome et bien souvent artisanale. En résumé : livres, fanzines, affiches, tracts, dépliants... Les techniques tournent autour de la main : photocopie, sérigraphie, collage...
C'est donc une édition qui prend son temps, qui a peu d'argent et qui favorise l'expression libre et les expérimentations, dans une idée de partage et de transmission des savoirs et des moyens de production.
Quel est le but de ce "saloon" ?
Il a pour vocation de présenter un large panel des productions papier d'ici et de maintenant, de faire découvrir la formidable (sur)activité des acteurs et actrices de la petite édition indépendante, qui animent toute une partie souvent peu visible du monde du livre et de l'objet imprimé.
Globalement, nous ne posons aucune censure, ni jugement sur la qualité du contenu des productions exposées, nous portons surtout notre attention sur la façon de concevoir ces pratiques.
Pourquoi avoir choisi de nommer l'événement "saloon" ?
Parce que ce n'est pas un salon et qu'on y entre, on y traîne et on en sort comme on veut !
La manifestation prend de l'ampleur, malgré tout la vocation demeure l'accessibilité...
C'est le troisième Microsaloon que nous tentons d'organiser. La première fois, en 2015, il y avait une trentaine de participants, l'an dernier, une quarantaine et cette fois-ci, on tape dans la cinquantaine...
Il est pensé pour tous et toutes. Nous n'organisons pas un salon des ventes comme Artisa mais un moment d'échanges, de découvertes et de promotion d'une manière de faire et penser les choses. L'ensemble des activités, animations et ateliers est en accès libre et gratuit.
À part des stands tenus par des microéditeurs locaux, quel est le programme de ce troisième Microsaloon ?
En vrac et sans hiérarchie : des projections, dont le film UnderGronde, des performances avec Scieurs, Cartographie des Paysages Visités en Rêves, des ateliers de sérigraphie papier et textile – apportez vos habits à imprimer ! –, des ateliers de collage, gravure, reliure, de l'embossage DIY, des lectures, un atelier et un goûter pour enfants.
À l'opposé d'une édition industrielle de masse, vous proposez une édition de l'artisanat. Est-ce qu'on peut parler d'édition d'art ?
Parlons plutôt "d'art de l'édition, quoiqu'il en coûte" !
Microsaloon
Rue Lakanal et rue Aubert-Dubayet samedi 20 mai