de Sebastián Borensztein (Arg.-Esp., 1h32) avec Ricardo Darín, Oscar Martinez, Inma Cuesta...
Argentine, sous la dictature. Pilote dans l'armée, Kóblic déserte après avoir dû larguer des opposants au-dessus de l'océan. Pensant se fondre dans l'anonymat d'un village du Sud, il est identifié par un flic local retors et vicieux qui veut connaître la raison de sa présence chez lui...
Si le point de départ (c'est-à-dire les méthodes d'élimination) rappelle Le Bouton de nacre de Patricio Guzmán, évoquant la dictature du voisin chilien, ce puissant contexte historique reste à l'état de lointain décor. La menace qu'il représente s'avère plus que diffuse, les personnages se retrouvant, dans ce Sud profond, livrés à eux-mêmes et à leurs passions.
Incontournable interprète du cinéma argentin, Ricardo Darín donne du flegme tourmenté au héros-titre, dans une prestation honorable mais prévisible. Heureusement qu'il a face à lui ce caméléon d'Oscar Martinez, déjà impressionnant ce début d'année dans Citoyen d'honneur. En ripou cauteleux au faciès répugnant, il vaut le vautour. Pardon, le détour.