"Une femme douce" : une métaphore (pas joyeuse) de la Russie contemporaine

Une Femme douce
De Robert Bresson (Fr, 1969, 1h28) avec Dominique Sanda, Guy Frangin, Jane Lobre...

de Sergei Loznitsa (Fr.-All.-Litu.-P.-B., 2h23) avec Vasilina Makovtseva, Valeriu Andriuta, Sergeï Kolesov…

Une femme tente de faire parvenir un colis à son conjoint arbitrairement incarcéré. La poste lui retournant l’envoi, elle se rend à la prison pour le lui remettre en mains propres. Sur place, on refuse de lui dire si son époux est là, avant de l’éconduire sèchement. Bienvenue en Russie...

Le monde est dur pour cette femme sans nom, d’un bloc et en apparence sans affect. Témoin quasi muet d’une situation kafkaïenne, elle nous fait pénétrer dans un État de non-droit, où le village qui abrite la prison est un petit royaume proliférant sur la misère des visiteurs ; où les policiers exercent un potentat tranquille. Un décor de dictature, avec ses lieux de tolérance, sa pègre officielle et l’incertitude de trouver une compassion authentique.

Entre le réalisme glacial et l’onirisme pétrifiant, Sergei Loznitsa joue sur plusieurs tableaux. Comme s’il voulait nous prouver qu’il ne reste aucune issue, aucune échappatoire à la malheureuse plaignante. Le pouvoir qui gouverne son existence a envahi jusqu’à son territoire mental. Difficile de ne pas lire dans l’humiliante déconfiture de la plaignante (et des quelques rares autres opposants au régime) une métaphore de la Russie contemporaine.

Sortie le 16 août

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