Et voici les 20 concerts de l'automne

Panorama de rentrée culturelle 2017/2018 / Une sélection à base de stars de la chanson, de rock qui déménage ou encore de surprises musicales bienvenues.

A-Wa

Les trois sœurs Haim n'en finissent plus de passer près de chez nous – ce sera leur cinquième date dans la région en tout juste deux ans. Et de s'ouvrir toutes les portes depuis la parution de leur Habib Galbi, transformé en hit au fil des mois (y compris en Israël, chose très rare pour un morceau chanté en arabe) et flanqué d'un album tout aussi réjouissant baptisé du même nom. Soit des chansons issues du répertoire traditionnel yéménite qu'elles ont souhaité s'approprier, le malaxant de leurs multiples influences allant des Beach Boys (ah, les harmonies vocales !) à Kendrick Lamar. On est fans, surtout en concert.

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À la Rampe mardi 26 septembre

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Amadou et Mariam

Ils sont loin les Dimanche à Bamako (15 ans déjà) qui ont mis Amadou et Mariam sur la carte de la musique internationale (après 15 ans d'une première carrière) et ont permis de démontrer que la musique malienne allait bien au-delà de la kora traditionnelle et des clichés alimentés récemment par cet enfonceur de portes ouvertes de -M- (voilà, c’est dit). Plus que des musiciens maliens, Amadou et Mariam sont des rock stars tout court, demandés sur toutes les scènes du monde et prisés des remixeurs les plus pointus. Les voilà de retour avec un nouvel album annoncé par les redoutables singles Bofou Safou et La Confusion, et sur scène toujours aussi vibrants.

À la Belle électrique mercredi 27 septembre

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Albin de la Simone

Depuis son premier album en 2003, et depuis son duo romantico-comique avec Feist (Elle aime), on aime la singularité d'Albin de la Simone, ses mélodies douces-amères, son timbre voilé-désabusé, ses textes en jeux de maux. Avec Un Homme en 2013, on pensait que De la Simone avait mis la barre très haute, lui qui disait n'avoir pas « les épaules ». C'était sans compter sur L'un de nous, paru cette année, qui parvient plus que jamais à faire sautiller les petites et les grandes avanies de la vie. C'est sûr, Albin de la Simone est l'un de nous. Peut-être même le meilleur.

À la Source (Fontaine) vendredi 6 octobre


Stand High Patrol

« Welcome to our new musical landscape (…) we're out of the map » raconte les très dub Stand Hugh Patrol sur le (très jazzy) morceau News from 2083 qui ouvre leur dernier album The Shift (« le changement »). De fait, ces « Dubadub muskateers » n'ont cessé au fil des années de renouveler leurs influences et d'ajuster leur style, ici orienté hip-hop, parfois friand d'électro, tout en restant fidèles aux canons qui font la saveur de leur tambouille über-dub. Car l'essentiel reste : un groove proprement irrésistible de nonchalance, un flow unique. Bref, la patrouille bretonne (car ils sont français) se tient vraiment très haut dans sa catégorie.

À la Belle électrique vendredi 13 octobre


Abou Diarra

De la musique malienne, on connaît surtout la kora, dont on aurait presque tendance à dire qu'elle est à la mode ; moins le n'goni, cette guitare-harpe mandingue dont le vénérable Vieux Kanté a appris le maniement à Abou Diarra. Lequel, en trafiquant quelque peu l'instrument ancestral, le tire (et sa vibrante voix avec) vers le blues et le jazz, jamais bien loin évidemment du blues mandingue traditionnel.

À la MC2 jeudi 19 octobre


Cannibale + Villejuif Underground

Ce sont à peu près les deux dernières trouvailles du label français Born Bad Records : d'abord le Villejuif Underground qui, comme son nom l'indique, revisite, depuis Villejuif, et en se mordant les joues, la manière d'un certain Velvet. Ceci sous la férule d'un Australien exilé dans le Val-de-Marne. Et puis Cannibale, l'une des claques du printemps 2017, formation pratiquant, depuis le fin fond de sa province, le psychédélisme tropicale mange-cervelle. Un voyage mental et musical tout autant nourri des compiles garage nuggets que du cinéma d'exploitation des 70's. À découvrir absolument.

À la Bobine vendredi 20 octobre


Camille

Il est agaçant OUÏ, le dernier album de Camille sorti il y a quelques mois. Agaçant car la chanteuse semble donner raison à tous ses contempteurs, se renfermant dans une sorte de musique trop intellectualisée et donneuse de leçons (notamment sur l’écologie). N’empêche, se glissent ici et là quelques morceaux magnifiques, comme le single Fontaine de lait à l’érotisme décalé ou le très beau Seeds tout en anglais, confirmant ainsi que Camille est bien la plus grande chanteuse française de ces dernières années. Et même qu’elle restera dans l’histoire de la chanson française – les draps avec lesquels elle joue en concert sur cette tournée moins.

À la Belle électrique mercredi 8 et jeudi 9 novembre


Nashville Pussy

Si Nashville est surnommé Music City, c'est avant tout parce que la cité du Tennessee est la capitale mondiale de la country. Mais ici, il convient d'avertir : en dépit de leur nom, ne pas attendre des Nashville Pussy (soit « la chatte de Nashville ») quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à du Garth Brooks ou du George Strait (des cadors de la country). Le quatuor (deux hommes, deux femmes – enfin c'est ce qu'il semble) s'adonne lui sans retenue (mais alors aucune) à un genre de hard rock sudiste bas du front, vulgaire et sexy (selon les critères que l'on a de ces deux notions) mais ô combien spectaculaire, efficace et (parfois) drôle.

À l'Ilyade (Seyssinet-Pariset) samedi 11 novembre


IAM

Petit frère qui « n'a qu'un souhait devenir grand » ; Nés sous la même étoile déplorant que « personne ne joue avec les mêmes cartes » ; le morceau fleuve Demain, c'est loin… L’École du micro d’argent, troisième album du groupe marseillais IAM sorti en mars 1997, est une véritable référence dans le monde du rap français (et l’une des meilleures ventes), grâce notamment à des textes puissants qui ont parfaitement cerné l’époque dans laquelle ils s’inscrivaient – et s’inscrivent toujours pour certains. Depuis 20 ans, l’image de cette réussite colle à la peau du groupe, comme si jamais il ne pourrait faire mieux. Qu’Akhenaton, Shurik'n et les autres célèbrent l’anniversaire de la sortie de l’album par une grande tournée nationale n’est donc pas une surprise.

Au Summum dimanche 12 novembre


Black Rebel Motorcycle Club

Alors que revoilà des loubards à blousons noirs. Ceux-là viennent de San Francisco où le leader du groupe Peter Hayes a quelque temps fricoté (comme beaucoup) avec Anton Newcombe au sein du Brian Jonestown Massacre. Jamais contre le retournement de veste, fut-elle en cuir, le BRMC a livré depuis ses débuts un savant mélange de shoegazing envapé, de garage rock urticant, de blues lourd comme un cercueil et de punk nonchalant. Son album Live in Paris de 2015 en était un beau témoignage. Comme chacun de ses concerts, à l'intensité vrombissante.

À la Belle électrique mardi 14 novembre


Calypso Rose

Le temps qui passe semble n'avoir aucun effet sur Calypso Rose, 77 ans. Reine incontestée du genre depuis des décennies, la native de Tobago a, dans sa besace, plus de vingt albums et quelque 800 chansons écrites selon la légende. C’est beau, et ça fonctionne toujours autant, grâce à sa chaleur et sa bonne humeur communicative – regardez le clip Far from home pour vous en convaincre !

Au Grand Angle (Voiron) mardi 14 novembre


Fishbach

On a vu poindre cette dernière année, jusqu'à la sortie d'un album valant diplôme, la figure un peu hautaine de cette drôle de fille nommée Fishbach, directement intronisée petite fiancée (revêche) de la chanson française : à peine un quart de siècle et la voix déjà jaunie par le tabac, le regard effronté et rimbaldien (elle est de Charleville-Mézières et sait manier les mots). Il y a quelque chose de Patti Smith, de Catherine Ringer, de Desireless (eh oui!) mais aussi de Ian Curtis (et pas forcément dans cet ordre) sur cet À ta merci qui lui sert d'album. À force de chercher l'arnaque, on a fini par se faire prendre et devenir complice.

À la Source vendredi 17 novembre


Rone

Déjà largement adoubé par le public et la critique au fur et à mesure qu'il distillait ses galettes (la quatrième, Mirapolis, est prévu pour octobre) et multipliait les collaborations (François Atlas, Gaspar Claus, Bryce Dessner, Étienne Daho…), Rone a fini également par être célébré à l'aune de ses lives, impressionnants sons et lumières en symbiose avec cette musique électronique cotonneuse.

À la Belle électrique mercredi 22 novembre


Mountain Men

« Les montagnards sont là » comme dirait le film. Le plus atypique des groupes de blues, formé par hasard par le Grenoblois Mat Guillou et l’Australien Ian Giddey, harmoniciste qui traînait dans le coin (et sans doute le seul à avoir repris du Brassens ET du Nirvana), est désormais bien installé dans le paysage, aux frontières avec le rock et la chanson française. La preuve : eux qui ont longtemps œuvré dans l'ombre des premières parties remplissent désormais le Summum comme qui rigolent.

Au Summum le 25 novembre


The Residents

Attention événement. Ils ne sont pas légion (dans nos contrées surtout) les concerts des Residents, ces hérauts d'une musique qui n'a de rock'n'roll que le nom et le masque pour profession de foi. Qui sont les Residents ? On l'ignore toujours après 50 ans. Que font-ils ? Ce n'est guère plus évident. Quelque chose qui tient de l'avant-garde (conceptualisation ou déconstruction de la pop dans un esprit punk), du pastiche parfois et de la création théâtrale et multimédias. Malgré ou grâce à toutes ces inconnues, la chose, un peu flippante, est cultissime.

Aux Abattoirs (Bourgoin-Jallieu) samedi 25 novembre


Mathieu Boogaerts

En 2016, 20 ans après Super, l'album qui l'a révélé, l'« Ondulé » Mathieu Boogaerts publiait Promeneur, son 7e album enregistré seul à la montagne puis arrangé en mille-feuilles. Et prouvait qu'il était toujours tel qu'en lui-même : le sautillant orfèvre d'une pop douce amère qui n'appartient qu'à lui. Et qui ne vieillit pas. Toujours Super !

À la Source mercredi 13 décembre


PoiL + VioleTT Pi

On ne présente plus aux amateurs de rock déglingué et expérimental les hurluberlus de PoiL, ensemble tripartite rock noise punk dont les abords drus cachent mal une liberté de mouvement total. Car PoiL ne se manifeste jamais vraiment là où on l'attend (rock donc, mais aussi musique de chambre ou répétitive), comme un certain Zappa en son temps (auquel on peut les comparer sans que la comparaison ne tienne plus de cinq secondes avec eux). Pour se faire une idée le mieux est encore d'aller voil PoiL là où il pousse le plus facilement : sur scène.

À la Source jeudi 14 décembre


Gaspar Claus et François Olislaeger

Ceux qui le connaissent le savent, les autres auront l'occasion de le découvrir : le violoncelliste Gaspar Claus est un peu plus que cela (plus qu’un violoncelliste donc). Il défriche et arpente avec son instrument tous les territoires musicaux, au gré des collaborations et des projets toujours d'une originalité qui n'appartient qu'à lui, entre pop, musique savante, flamenco, musique improvisée, classique revisité et on en passe... Ici, Claus croisera l'archet avec le crayon du dessinateur franco-belge François Olislaeger pour un concert-dessiné qui devrait, connaissant les deux protagonistes, être un peu plus que ça.

À l'Hexagone (Meylan) mardi 19 décembre


Peter Von Poehl

Peut-être est-ce parce qu'il est un peu magicien que le plus français des songwriter suédois (il vit en France depuis plusieurs années) Peter Von Poehl a intitulé son dernier album Sympathetic Magic, faux ami signifiant « magie noire ». Toujours est-il que la magie blonde du natif de Malmö opère toujours autant, à sa manière impressionniste, entre amplifications de miniatures pop à coups d'orchestrations cinématographiques ou de miniaturisation d'atmosphères 60's et 70's en petites perles baroques. Le tout rehaussé de cette voix qui claque, se perd dans ses hauteurs jusqu'au silence. Plus dépouillé en concert, que ce soit en duo ou en groupe, le grand blond avec une magie noire n'en est pas moins systématiquement bouleversant.

À la Source jeudi 21 décembre


Mendelson

2017, année électorale, Mendelson publie Sciences Politiques, une œuvre au noir sociétale (comme souvent avec la formation de Pascal Bouaziz) dont chaque morceau plaque sur une reprise de classiques de Bruce Springsteen, Marvin Gaye, The Jam, Leonard Cohen, Lou Reed, The Stooges & co un texte en français à la terrible résonance sociétale (Les Peuples, Le Soulèvement, La Guerre) et à la poésie toute mendelsonienne. Un projet à part auquel le live devrait donner une saveur particulière.

À la Source vendredi 19 janvier

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