Vendredi 20 octobre sur la scène de la Bobine, il n'y aura pas que le groupe Cannibale (dont on vante les mérites dans un autre article). Il y aura aussi le Villejuif Underground et son garage lo-fi qui voudrait sonner comme le Velvet, sans se prendre une seconde au sérieux. Tant mieux.
Que serait-il advenu si le Velvet Underground était né à Villejuif, Val-de-Marne ? Sans doute pas grand-chose, et la face du rock en eut probablement été changée. Pourtant, lorsque l'on écoute le titre éponyme d'une drôle de formation baptisée le Villejuif Underground, on se dit que, décidément, dans le monde merveilleux de la musique alternative, tout est possible. Y compris qu'un Australien vienne s'installer au sud de Paris pour y commettre l'un des projets les plus zinzins de ces derniers mois avec une poignée d'autochtones.
L'homme se nomme Nathan Roche et, après une douzaine de groupes et trois projets solo derrière lui, il semble bien avoir trouvé dans le Val-de-Marne et avec ses trois compères du Villejuif Underground son eldorado musical. Au point de séduire le patron du label Born Bad, Jean-Baptiste Guillot, dont le VU est la dernière trouvaille et qui a publié l'EP (Heavy Black Matter) contenant le titre signature du groupe : Villejuif Underground.
Entretemps, le quatuor avait publié un LP, mélange de garage, de bricolage et de "loureederie" (l'inaugural Visions for Shannon). Mais sur Heavy Black Matter, on pense, entre saturation et compositions laid-back, à Pavement, Mac DeMarco (Cat He Don't Like Closed Doors, In The Beginning There Was Us) ou encore, sur le tubesque single Can You Vote For Me, à un croisement d'Alan Vega (les claviers déglingués, tout ça) et de Sky Saxon (The Seeds). Mais surtout, on pense que derrière l'exercice de style, le Villejuif Underground, en course pour le titre de groupe le plus cool du monde, est capable de petites perles lo-fi qui n'appartiennent, quand même, qu'à lui. Et à Villejuif.