Soirée / À 52 ans passés, l'obscur japonais Soichi Terada est l'objet d'une soudaine hype depuis la réédition par le label Rush Hour de ses morceaux house du début des années 1990. Il sera de passage en live à l'Ampérage dans le cadre des 8 ans du collectif grenoblois The Dare night.
On pourrait vous faire le coup de l'artiste culte redécouvert après des années d'oubli. Mais dans le cas de Soichi Terada, ce serait largement exagéré : c'est peu dire que sa première partie de carrière est passée totalement inaperçue en dehors du Japon, son pays natal. C'est tout récemment, en 2015, et par la grâce d'une compilation regroupant ses meilleurs morceaux, que le petit culte l'entourant aujourd'hui a réellement débuté : la nostalgie de l'âge d'or que développent de nos jours les jeunes aficionados des musiques électroniques a encore œuvré pour sauver un soldat inconnu, âgé de 52 ans aujourd'hui, tel un Rodriguez de la club culture.
Sounds from the Far East (tel est le nom de cette rétrospective) est sortie sur le label Rush Hour (Tom Trago, Xosar, KinK : du solide) emmené par le DJ Hunee, d'origine coréenne. Elle n'est même pas consacrée entièrement à Terada : deux morceaux de son complice et ami Shinichiro Yokota figurent aussi au générique de ce disque incluant au total treize plages, toutes issues du label Far East Recording fondé par Terada en 1989. Dont le fait de gloire du Japonais, lui valant une bonne partie de la hype l'entourant aujourd'hui : Sun Shower, magnifique morceau plébiscité par la référence Larry Levan dans ses dernières années (après la fermeture du Paradise Garage de New York), ce qui vaut passeport pour l'éternel respect des "club kids" de toute la planète.
Dans l'air du temps
Du coup, depuis deux ans, Soichi Terada rentabilise sur scène et par quelques tours du monde ses prouesses obscures du passé. Soyons directs : ça vaut (vraiment) le déplacement. On en veut pour preuve sa venue au Sucre (club lyonnais) l'an passé pour une prestation sans faille tout à fait dans l'air du temps d'une "deep house" mythifiée, chaude et nourrie de culture 8-bit.
Car ce joueur d'orgue s'était surtout fait remarquer jusque-là par ses musiques de jeux vidéo (voire de cinéma avec le manga Psychometrer Eiji) : il a signé celles de la série Ape Escape, de Wangan Trial et quelques autres pour Nintendo. Les gamers trouveront donc leur bonheur également. Moins les amateurs de drum'n'bass, autre genre abordé dans les années 1990 par cet humble artiste qui s'est aussi passionné pour Goldie : ce n'est plus dans l'air du temps !
Soichi Terada
À l'Ampérage vendredi 2 février à 23h30