DJ Goodka : hip-hop style

Goodka Soul Party

La Bobine

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Portrait / Personnage emblématique du milieu grenoblois de la nuit, DJ Goodka fêtera ses cinquante ans vendredi 9 février au bar de la Belle électrique. Souvenirs, rencontres, coups de cœur... : il revient avec nous sur presque 30 ans d’expériences musicales.

Ses traits juvéniles ne trahissent pas son âge. Pourtant, c’est bien ses 50 ans que fêtera DJ Goodka (de son vrai nom Olivier Lemaire) vendredi 9 février à la Belle électrique, en public donc. Et avec des camarades de jeu. « J’ai invité douze jeunes DJs qui mixeront en début de soirée. À minuit, il y aura le gâteau et je prendrai ensuite les manettes » nous détaille-t-il assis dans un fauteuil du restaurant Le 5, où nous le retrouvons pour revenir avec lui sur son riche parcours.

Une soirée d’anniversaire qui sera également l’occasion de faire découvrir certains morceaux de sa récente mixtape La Belle plongée. « Le nom fait référence à la Belle électrique, qui m’a toujours épaulé, et au lac de Paladru à coté duquel j’habite. » Une mixtape de chansons françaises dans laquelle il remixe des artistes comme Calypso Valois, l’Impératrice ou encore Alexandre Chatelard ; loin donc de son registre habituel, le hip-hop qu’il affectionne depuis toujours et qui a fait sa réputation.

« J’avais 16 ans quand j’ai découvert le hip-hop »

Flashback : pour comprendre d'où lui viennent ses premières amours hip-hop, il faut se replonger dans les années 1970, dans sa maison familiale à Cholet, près de Nantes. « Le break, les graffitis, la musique, c’est tout un univers qui me passionne depuis longtemps. J’avais 16 ans quand j’ai découvert le hip-hop. Je me cachais sous mon lit avec un Ghetto-Blaster [fameux radio-cassette des années 1970-1980 NDLR] pour ne pas que ma mère m’entende écouter les émissions de radio funk et hip-hop qui débutaient tard. Puis, en 1983, mes parents m’ont acheté un magnétoscope. J’enregistrais les émissions cultes H.I.P. H.O.P de l’animateur Sidney [acteur de la diffusion de la culture hip-hop en France – NDLR] qui passaient le dimanche après-midi sur TF1. » Il diffusera plus tard sur Youtube ces enregistrements, gardés précieusement. « Sydney me remerciera en personne sur France Inter ! »

Mais une passion ne fait pas forcément vivre tout de suite. Au milieu des années 1990, après des études à Grenoble et Paris, il devient cadre pour un fabriquant de vêtements à Nantes. « À coté de mon travail, j’écoutais ce que passaient les DJs dans les battles de breakdance. Je me suis dit que je pouvais faire mieux ! » Il se forme du coup sur le tas et propose très vite sa propre mixtape Two Three Break Volume 1 en format cassette. « Elle s’est vendue sous le manteau dans les battles de hip-hop, jusqu’à arriver aux oreilles de Paul Skee, organisateur du Mighty 4, un événement break à San Francisco. Et, en 2001, il m’a invité à y participer ! C’était comme dans les films : le rap dans les énormes bagnoles, les chaines… » Qui plus est, il devient « le premier français à avoir mixé aux États-Unis pour une battle de breakdance filmée et commercialisée. Il y avait même DJ Dee Nasty, mais il mixait dans la rue alors que moi c’était pour un événement formel. »

« Rendre les gens heureux »

De retour à Grenoble, Olivier Lemaire, désormais officiellement DJ Goodka, se consacre pleinement à la musique. Et monte en 2002 Goodka Records, disquaire indépendant situé rue Gabriel Peri, « pour faire découvrir des années de collections de disques vinyles hip-hop ». Ses activités de DJ s’intensifient, le conduisant dans des lieux pour le moins insolites – « comme une grotte pour l’anniversaire d’un spéléologue, sur un bateau à Marseille ».

Jusqu’à cette fameuse soirée Silence on danse en 2011 lors du Cabaret frappé, festival musical estival à Grenoble, qui l’a tant marqué tant par sa forme (les danseurs et danseuses recevaient la musique par des casques, d’où le nom) que par l’énergie qui s’en dégageait. « C’est mon meilleur souvenir à Grenoble. 10 000 personnes dansaient avec leur casque audio face à moi. C’est très intense de gérer l’énergie d’autant de gens sur le dancefloor. » Une expérience qu’il pourra sans doute bientôt réitérer, sans casque pour les participants cette fois-ci, puisqu’il mixera six jours au Palais des sports de Grenoble, à partir du 12 février, pour célébrer les 50 ans des Jeux olympiques de Grenoble.

Un raout plutôt exceptionnel du fait de ces anniversaires conjoints (oui, les JO et lui sont de la même année), car aujourd’hui, DJ Goodka couvre plutôt des événements de plus petite envergure, comme des mariages, des anniversaires… « Je m’adresse à un public plus large, mixe des musiques dancefloor, de la musique brésilienne ou encore de la musique latine. L’important, ce n’est pas ma notoriété, c’est que ça rende les gens heureux, même si ce n’est pas forcement des musiques que j’aime. »

Il garde néanmoins en tête quelques projets plus proches de son univers, comme « l’écriture d’un livre spécialisé dans la musique de break ». Et tente de transmettre sa passion pour la musique à son fils de 15 ans. « Ce qui se fait aujourd’hui pour la nouvelle génération, notamment dans le milieu électronique, est super intéressant, à commencer par Darius par exemple. J’essaie de lui faire écouter chaque sonorité d’instruments et, progressivement, il s’y met. »

DJ Goodka fête ses 50 ans
Au bar de la Belle électrique vendredi 9 février à 19h


Repères

5 février 1968 : Olivier Lemaire, alias DJ Goodka (son nom de scène vient d'une erreur d'interprétation de l'expression "Good God" scandée par James Brown), voit le jour à Cholet (Maine-et-Loire)

1986 : Étudie à Grenoble puis à Paris en industrie de l'habillement

1999 : Sort sa première mixtape Two Three Break

2001 : Mixe lors du Mighty 4 à San Franscico

2002 : Ouverture à Grenoble du disquaire Goodka Records

2009 : Sort son premier album Groovology avec DJ Moar

2011 : Mixe lors du festival Cabaret frappé

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