"Les Tuche 3" : idiocratie à la française

Les Tuche 3
De Olivier Baroux (Fr) avec Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty...

de Olivier Baroux (Fr., 1h32) avec Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau…

Voir un candidat au programme léger accéder à la magistrature suprême après que son adversaire s’est ridiculisé lors du débat d’entre-deux-tours n’a aujourd’hui plus rien d’absurde. Pas plus que d’imaginer le dernier des clampins gouverner une super-puissance. La démocratie est cette chose prodigieuse qui donne parfois au peuple le pouvoir de faire n’importe quoi de sa voix. Prenons le cas des Tuche (2010). Gentil succès dans les salles, son audience record lors de sa diffusion télévisée a commandé la mise en chantier d’une suite (Les Tuche 2 - Le rêve américain) désespérante…. mais triomphale au box-office. Un solide argument pour légitimer ce troisième opus – celui de la maturité ? Ah non, on ne parle pas de musique.

Ici, Jeff Tuche devient donc président de la République, ce qui contrarie sa vocation de fainéant professionnel. Son épouse Cathy martyrise les cuisiniers de l’Élysée pour arriver à la frite parfaite et leur fille se fait manipuler par un écrivaillon de salon. Bref, c’est le chaos au Château… Olivier Baroux (de Kad et Olivier, oui) et sa troupe ne parviennent toujours pas à trancher entre la comédie épaisse et une comédie loufoque plus décalée façon Blake Edwards – ce qu’ils lorgnaient dans Pamela Rose. Il y a bien quelques tentatives (un dialogue avec une fausse Angela Merkel évoquant les maquillages de Peter Sellers, la "banane à idées" de Jeff ou sa "reconversion" finale à l’étranger), pas assez cependant pour sortir les situations et les gags d’un océan de prévisibilité : le film consomme son capital, en se recentrant sur trois personnages et demi.

Pour reprendre le mot de Maurice Thorez à propos des grèves : il faut savoir terminer une série.

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Vendredi 8 juin 2012 Avec cette fable très personnelle où un homme de quarante ans pense retrouver l’enfant qu’il était et le père qu’il a perdu, Jean-Paul Rouve témoigne, à défaut d’un vrai style, d’une réelle ambition derrière la caméra. Christophe Chabert

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