Végétarisme & co : « On est face à une véritable prise de conscience »

Face à une demande en pleine expansion, plusieurs restaurants grenoblois ajoutent des plats végétariens à leur carte. Une initiative représentative d’un public en quête de nouveaux modes de consommation plus éthiques.

Depuis quelques années, le végétarisme a le vent en poupe. Une tendance que de nombreux professionnels de la restauration commencent à intégrer, soucieux de satisfaire des consommateurs de plus en plus nombreux, même si cela rentre a priori en contraction avec leur carte. Comme le Little Sushi, situé rue Condorcet, qui propose maintenant le "black veggie" : un sushi constitué de carotte, de concombre et de riz, et donc sans poisson ! « Tout le monde s’y met, on s’est dit pourquoi pas nous. L’idée était d’attirer et d’élargir la clientèle. Si demain il n’y a que des personnes qui consomment du fromage, on ne fera que des sushis au fromage ! » assure Jeremie Seacho, bien conscient de la portée commerciale de ce nouveau marché. Comme McDo d’ailleurs, qui a carrément sorti un burger 100% végétarien l’an passé : inimaginable il n’y a même pas dix ans.

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Un phénomène qui incite également les restaurateurs plus classiques à ajouter des options à leur menu, comme Laure Perrin, gérante d’Au Clair de Lune, en centre-ville. « On n’est pas un restaurant végétarien à proprement parler et, pourtant, la moitié de notre clientèle est végétarienne. Alors on s’est adaptés. »

« Notre clientèle a augmenté »

Au Troquet Les Mouettes, sur le quai Claude Bernard, l'option était évidente dès l’ouverture l’an passé. « Mes amis végans et végétariens me disaient qu’ils avaient du mal à être satisfaits lorsqu’ils allaient au restaurant en groupe. Dès la constitution de notre carte, je me suis dis qu’il y aurait toujours une proposition végane ou végétarienne, même si je ne voulais pas que nous soyons catégorisés comme un restaurant végétarien » explique le gérant Laurent Simon, qui a ainsi su fidéliser une clientèle.

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D’autres restaurateurs, qui s’y étaient mis depuis longtemps, voient du coup eux aussi les pratiques de leurs habitués évoluer. Depuis 2001, le restaurant Festina Lente, situé près de la Place Notre Dame, propose des plats végétariens, végétaliens et végans (voir ci-dessous pour les différences). Sans pour autant se spécialiser, sa responsable Florina Julan a pu constater au fur et à mesure des années une tendance en hausse. « Notre clientèle a augmenté, j’imagine que de plus en plus de personnes passent le pas, comme c’est d’ailleurs le cas dans mes cercles personnels. Plus que l’effet de mode, je pense qu’on est face à une véritable prise de conscience. » Et à un marché économiquement prometteur, tant le secteur est en retard en France par rapport à pas mal de nos voisins européens.


Lexique

Il y a même pas dix ans, être végétarien, soit ne manger aucune chair d’origine animale, c’était loufoque. Aujourd’hui, la société occidentale observe différemment le végétarisme, que ce soit par empathie pour les animaux, par convictions écologiques ou pour des questions de santé... Et, dans la foulée, d’autres modes de vie alternatifs, découlant du végétarisme, se sont ainsi démocratisés, parmi lesquels le végétalisme (soit se passer de viande, poisson mais aussi d’œufs ou encore de produits laitiers) et le véganisme (du végétalisme excluant également tous les produits associés à l’exploitation animale – cuir, laine, fourrure...). Si la grande majorité des Français reste tout de même omnivore, « 5% d’entre nous seraient végétariens ou végans » assure Barbara Boyer de L214, association qui, en révélant des images chocs d’animaux maltraités dans certains abattoirs, a contribué à développer chez les consommateurs une réelle prise de conscience.


3 burgers végétariens à déguster à Grenoble

Par Aurélien Martinez

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Au Café Vélo

Lieu à la cool (ou à la roots selon le degré de tolérance propre à chacun) par excellence, le Café Vélo (rue Nicolas Chorier) n’est pas qu’un bar attenant à un atelier de réparation de vélo. C’est aussi une petite cantine sans prétention qui, grâce aux produits frais et bio utilisés, est bien plus qu’une petite cantine. Et chaque mercredi midi, c’est burger maison – oui, tout est fait sur place, du steak de céréales et légumes jusqu’au pain ; du coup ils ne font ça qu’une fois par semaine. L’un de nos burgers végétariens préférés de Grenoble.

Au 231 East Street

Là, on est sur un fast-food (deux même à Grenoble : un en centre-ville, sur la Grande Rue ; et un au croisement Berriat-Gambetta), mais un bon fast-food, avec des produits de qualité – l’enseigne affiche carrément un « gourmet burger restaurant » ! Et leur burger végétarien n’a rien à envier aux autres présents sur la carte, loin de là, grâce un steak qui s’approche du falafel (ça a vraiment du goût) et à de la roquette qui change de la vieille salade défraîchie du traditionnel fast-food. Bon, par contre, les frites cuites dans la graisse de bœuf, c’est pas très végé-compatible !

Au Ici Grenoble

Près de la place Notre-Dame, rue du Vieux Temple pour être précis, on trouve le Ici Grenoble, restaurant à l’ambiance sympathique (une grande salle style indus) spécialisé dans le burger. Forcément, la carte s’en ressent niveau originalité – un avec un steak, une poêlée de champignons, du bleu d’Auvergne et du bacon ; un autre avec un pavé de saumon, des légumes, de la coriandre, de la salade, de la crème de mascarpone, du citron vert et de l’aneth. Sachant que chaque burger peut passer en mode végétarien : certes le steak est basique, mais tout ce qu’il y a autour assure une explosion de saveurs !

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