"Working Class Hero" au Musée Géo-Charles : et voilà le travail !

Working class hero - La représentation du travail dans l'art

Musée Géo-Charles

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Exposition / Au Musée Géo-Charles d’Échirolles a été inaugurée début février "Working Class Hero", exposition sous-titrée "La représentation du travail dans l'art" dans laquelle on découvre, à côté d'objets évoquant la mémoire ouvrière, les œuvres de plusieurs artistes contemporains. Nous l’avons visitée avec Élisabeth Chambon, la conservatrice du musée.

« Son titre fait écho à la chanson de John Lennon, écrite en 1970 pour exprimer sa lutte en faveur de la classe ouvrière » : voilà comment Élisabeth Chambon, conservatrice du Musée Géo-Charles d'Échirolles, présente l'exposition Working Class Hero – La représentation du travail dans l'art. « Depuis la Préhistoire avec, dans les grottes, les peintures des chasseurs-cueilleurs, jusqu'au Moyen Âge, la Révolution industrielle et nos jours, l’homme a toujours cherché à représenter son activité. Les artistes ont puisé dans cette matière pour en faire des créations. »

L’objectif des pièces présentées (photographies, vidéos, tableaux, dessins, objets...), issues en grande partie des collections du Musée Géo-Charles, de celui de la Viscose et du Centre du graphisme, n’est pourtant pas de raconter chronologiquement l’histoire du travail. « On voulait surtout montrer quelle était la position des artistes vis-à-vis du travail au XXIe siècle : la crise économique, le chômage, les fermetures d’usines… »

« Approfondir une réalité sociale »

Fil rouge de l’exposition, l’histoire de l’usine d'Échirolles à l’origine de la création de la soie artificielle (ou viscose), est retranscrite tout au long du parcours. L’évolution du lieu, créé en 1927 et démoli en 1993, est racontée à travers un triptyque sonore réalisé par l’artiste Laurent Sellier. Du rez-de-chaussée au premier étage, on entend les témoignages du poète Géo-Charles et de Michel Silhol, président de l'association des anciens viscosiers.

Plus loin, on découvre des cartes postales de femmes travaillant à l’usine. « L’exposition vient approfondir une réalité sociale. La femme, trop souvent ignorée, n’avait pas de réalité dans le milieu du travail » poursuit Élisabeth Chambon. Mais aussi, plus étonnant, des photos d’employés en pleine séance d’haltérophilie. « Le loisir est une thématique importante du travail. Dans cette usine, faire du sport était un élément fondamental, qui favorisait l’embauche. »

Enfin, trois vidéos (photo) de l’artiste contemporaine Estefania Peñafiel Loaiza viennent faire écho au sujet. « Il s’agit ici d’une autre usine, celle de la Manufacture des œillets à Ivry. L’artiste a fait appel à un artisan pour relancer le mécanisme de l’horloge de la manufacture et en a tiré une vidéo sous forme de triptyque. »

Non-motivation

Plusieurs artistes présentés dans le parcours ont ainsi abordé le travail sous ses aspects « sociaux, politiques et écologiques ». C'est par exemple le cas de Régis Perray et de son projet 340 grammes, fait de photographies qui représentent un camion miniature voyageant dans différents lieux de Nantes. « L’artiste a utilisé 340 grammes de poussière de la voûte de la cathédrale de Chartres. Chaque nuit, pendant 10 jours, il a déplacé à la main le petit dumper qui traverse le seul cadre de l'image. » Accolée aux images, une photo-portrait de l’artiste, habillé en éboueur, est présentée. « Elle est tirée de son projet Carnet de bord d’un éboueur, dans lequel il a intégré l'équipe de nettoyage de Nantes pour mieux percevoir la ville. Il a écrit une chronique quotidienne sur son expérience. »

Autre travail artistique immersif présenté dans l'exposition, les fameuses Lettres de non-motivation de Julien Prévieux. « Pendant sept ans, il a envoyé 1000 lettres de non-motivation, en jouant sur le fait qu’il n’allait pas répondre favorablement aux offres d’emploi proposées par les entreprises. » Face à ces lettres sont affichées les réponses des entreprises, pour la plupart automatiques. Un véritable canular humoristique et artistique qui a de quoi nous questionner sur l’exercice, souvent cynique, du recrutement. Et sur la notion même de travail.

Working Class Hero
Au Musée Géo-Charles (Échirolles) jusqu'au 31 janvier 2019. Ouverture les deuxièmes et troisièmes week-ends du mois

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