de et avec Dany Boon (Fr., 1h47) avec également Laurence Arné, François Berléand, Line Renaud...
Designer star, Valentin s'est créé un passé d'orphelin par honte de sa famille nordiste prolétaire. L'irruption inopinée de celle-ci chamboule son quotidien ultra-maniaque et est la cause indirecte d'un accident le rendant amnésique mais aussi ch'ti à nouveau. Un malheur ? Une chance.
On se souvient que le précédent Dany Boon, Raid dingue (2017), était littéralement inégal : après un début burlesque très convenable, le film s'enlisait dans la gaudriole franchouillarde improbable à base de travestis avec accent d'Europe centrale – Christian Clavier aurait été lapidé s'il s'était commis là-dedans. Par un effet de symétrie assez singulier, La Ch'tite famille souffre d'un commencement désastreux (sur-caricatures de bouseux du Nord et de Parisiens prétentieux, défilé de copains people, décors hurlant le studio), que rattrape une suite à dominante tendre, illuminée par Laurence Arné – dont le personnage insupportable de prime abord évolue (et c'est heureux) très favorablement.
Ce retour aux basiques a tout de la piqûre de rappel inconsciente : Dany Boon doit sa gloire et sa fortune cinématographiques à son extraction septentrionale ; l'oublier serait se trahir. Mais s'il se montre assez malin pour éviter le piège d'une suite aux Ch'tis, il en réplique l'architecture narrative (clichés sur le Nord, parler incompréhensible, découverte de gens au cœur d'or, amour fusionnel), opérant donc une variation sur le même thème... en moins spontanée.
Reste le bonus de la présence Pierre Richard. Las, de manière étrange, son potentiel burlesque est raboté et renvoyé aux scènes coupées du générique, quand sa "grande scène" (peu convaincante visuellement) se situe en fin de film.