"Mala Junta" : à la fois oeuvre d'apprentissage et brûlot politique

Mala Junta
De Claudia Huaiquimilla (Chil, 1h29) avec Andrew Bargsted, Eliseo Fernández...

de Claudia Huaiquimilla (Chil., 1h29) avec Andrew Bargsted, Eliseo Fernández, Francisco Pérez-Bannen…

À force de petites bêtises à la lisière de la délinquance, Tano a gagné un aller simple chez son père, dans le sud du Chili. L’ado rebelle y fait la connaissance de Cheo, son voisin, le souffre-douleur attitré du lycée. La raison ? Il est un peu gauche, et surtout indien mapuche.

Trompeuse ouverture de ce film, laissant croire qu’il s’intéresse, à l’instar de tant d’autres, aux misères des ados latino-américains. De brimades sur lycéen il est certes question, mais le propos s’élargit rapidement au-delà du périmètre scolaire : Tano, qui circonscrit sa vie égoïstement en secteurs imperméables (la maison/l’école), va comprendre que tout procède d’un plus vaste ensemble. De même qu’il va saisir (peu à peu, car il part d’une conscience sociale proche du zéro absolu) l’iniquité du sort réservé aux Mapuches, ostracisés par la population, spoliés par le gouvernement, brutalisés par la police pour qu’ils quittent leurs terres. En prenant leur parti, Tano pense pour la première fois à quelqu’un d’autre que lui-même, quitte à jouer contre ses intérêts. Preuve qu’il grandit.

Avec son rite initiatique, Mala Junta répond bien aux critères de la classique œuvre d’apprentissage. Mais Claudia Huaiquimilla se distingue de ses confrères et consœurs en la fondant dans un brûlot politique d’une rare intensité, rendant compte sans pincettes aucune de nauséabonds relents de brutalité et de racisme. Il doit rester quelques nostalgiques de Pinochet…

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