"Nachlass, pièces sans personnes" : fascinant outre-monde

Nachlass, pièces sans personnes

MC2

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre / Et si on devançait sa mort ? Avec ce spectacle déambulatoire dépourvu de comédien, les bien peu académiques membres du collectif théâtral germano-suisse Rimini Protokoll proposent d’aller à la rencontre de huit hommes et femmes annonçant leur mort. Étrange et troublante immersion dans la vie de ceux qui sont ou ne sont plus.

Les acteurs ne sont pas là. Ils sont morts. Ou peut-être pas. D’ailleurs, ils ne sont pas acteurs de métier. Ce sont des voix qui témoignent. À l’heure où on les écoute, nul moyen de savoir s’ils vivent quelque part ou pas. Et peu importe car ce qui nous est présenté est ce qu’il reste d’eux après leur supposée disparition, ce "nach" (après) "lassen" (laisser) qui, en allemand, désigne aussi la succession.

Le principe est simple : dans un hall, quelques spectateurs attendent de rentrer par petits groupes dans une des huit salles qui les entourent. Un décompte permet d’égrener le temps de chacun des récits. À chaque fois, durant huit minutes, à nous d’écouter, de trouver sa place sur un lit, une chaise, au sol, d’ouvrir des tiroirs, des cartons, de consulter de vieilles photos... Tout est réel.

Morts-vivants

Ce travail documentaire questionne la fin de vie comme avec l'histoire de cette dame atteinte de sclérose en plaques qui, après avoir raté deux tentatives de suicide aux médicaments, décide de se rendre à Bâle avec son fils pour être euthanasiée. Secrétaire commerciale, elle nous accueille dans un petit théâtre, symbole de ses rêves inassouvis de chanteuse. Un autre, beaucoup plus jeune, atteint d’un cancer, nous raconte ses voyages avec sa fille pré-adolescente.

Si le travail du Rimini Protokoll n’est jamais morne, c’est qu’il se place résolument du côté du choix. Y compris avec des personnes non malades et dont la mort est, a priori, moins prévisible – à l'image de ce quadra pratiquant de base-jump et bien conscient qu’il prend des risques importants. Le libre-arbitre prime aussi. Et le collectif, qui n’en est pas à sa première tentative d’individuation du spectateur, allie l’émotion à la réflexion et la participation. On prend.

Nachlass, pièces sans personnes
À la MC2 du mercredi 21 au dimanche 25 mars

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