"Série noire" : noir c'est noir

Série noire
De Alain Corneau

Rendez-vous jeudi 29 mars au Méliès pour (re)découvrir ce film culte réalisé par Alain Corneau et fabuleusement incarné par Patrick Deware.

La zone sale, les épaves et la laideur : le cinéma le Méliès ne craint pas de déprimer ses spectateurs en programmant Série noire (1979) d’Alain Corneau lors de son prochain "cours de cinéma". Le principe est simple : une projection suivie d’une leçon dispensée par l’érudit Jean Serroy. Des conférences qui tournent autour de film méconnus ou oubliés, qui se transmettent entre cinéphiles, que leur succès ait été immense, nul ou éphémère. Ce jeudi, on sera plutôt du côté de l’immense : Série noire a ainsi réussi à devenir un classique avec le temps. Il faut dire que le film, nommé cinq fois aux César de 1980, a des arguments non négligeables : le texte et les dialogues sont de la main de Georges Perec, l’écrivain français auteur des Choses.

Dans ce long-métrage à l’ambiance sombre, Franck Poupart (Patrick Dewaere), minable représentant de commerce, rêve d'une vie plus aventureuse. Quand sa femme (Myriam Boyer) le quitte et qu'il se retrouve sans emploi, il n’a plus rien à perdre. Avec le soutien de Mona (Marie Trintignant), prostituée de 16 ans dont il est amoureux, il va alors commettre un crime...

Dewaere crève l’écran

Ici, le désespoir des personnages reste baigné d'une tonalité sarcastique et d'un humour surréaliste du début à la fin. Rien ne semble joyeux dans cette banlieue parisienne mal famée et enclavée. Avec sa poésie tragique, son ambiance sombre, le film heurte la sensibilité du spectateur : on est fascinés par ce salaud et ses gesticulations désespérées pour se sortir de sa vie morne et monotone.

Dans le rôle principal, Patrick Dewaere crève l’écran avec sa fragilité imprévisible d’écorché vif. Une performance à saluer : l’acteur avait perdu 10 kilos pour incarner le personnage et n’avait pas hésité, pour une scène, à se précipiter, la tête la première et sans aucune protection, contre le capot d'une voiture.

Une interprétation magistrale rythmée par des tubes de l’époque : inspiré par le Mean Streets de Martin Scorsese, Alain Corneau a décidé de ne pas utiliser de musique originale pour son film (on entend Claude François par exemple). Sans ce choix, nous n’aurions jamais assisté à la magnifique scène d’ouverture : Dewaere, seul avec son personnage au milieu de nulle part, au son du Moonlight Fiesta de Duke Ellington. Sans commune mesure.

Série noire
Au Méliès jeudi 29 mars à 20h

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