Théâtre / Absent du paysage culturel de l'agglo depuis deux ans, le dispositif Les Envolées, qui a pour but de rendre visible le premier geste théâtral d'artistes en devenir, revient du samedi 28 avril au dimanche 6 mai. Avec, en tournée dans trois théâtres, trois jeunes équipes de création qui vont faire le grand saut de la professionnalisation. On a rencontré l'une d'elles, avant d'aller découvrir tout ça sur scène.
Rendez-vous a été pris une semaine avant la première représentation avec la metteuse en scène Solène Krystkowiak et son équipe dans le Nouveau Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas qu'ils occupent depuis quelques jours. Assis dans la salle vide, nous assistons à un bout à bout des premières scènes d'Été, pièce de l'autrice contemporaine Carole Thibaut. Soit l'histoire d'un couple en vacances qui, au vu de ce que l'on comprend, ne va pas très bien...
Depuis les gradins, Solène Krystkowiak arrête de temps en temps ses comédiens, leur donne des indications de jeu, leur fait essayer tel ou tel déplacement... Bref, un travail que tout metteur en scène se doit de faire. Sauf que dans son cas, c'est presque une première – du moins avec ce confort. Car comme deux autres metteuses en scène, Solène Krystkowiak crée son spectacle dans le cadre des Envolées, projet grenoblois piloté par le collectif (très branché théâtre contemporain) Troisième bureau avec plusieurs théâtres de l'agglo afin « d'accompagner trois projets dans tout le processus de création artistique de la dramaturgie aux représentations en passant par la scénographie et les répétitions dans un cadre professionnel et professionnalisant » comme l'écrit l'équipe sur son site. Et ainsi offrir un beau tremplin à de jeunes artistes.
« Une mise à nu de notre travail »
Après cette répétition, on questionne Solène Krystkowiak. Pourquoi avoir candidaté aux Envolées ? « Notre compagnie des Rêves arrangés a été créée dans le cadre étudiant [le cursus arts du spectacle de l'Université Grenoble Alpes – NDLR]. Là, c'était une candidature pour un premier projet professionnel, ce qui correspondait bien à notre envie de nous professionnaliser. On s'est donc lancés ! » De quoi faire passer sa compagnie dans une nouvelle dimension. « Avant, on travaillait comme on pouvait, avec les moyens que l'on avait. Travailler aujourd'hui avec de nombreux partenaires et professionnels est complètement nouveau pour nous, et amène une certaine sérénité dans la création. »
Après des mois d'accompagnement (sur la dramaturgie, pour les décors, la technique...), elle dévoilera sa pièce dans le cadre d'une mini tournée qui passera par trois théâtres partenaires de l'aventure – le Nouveau Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas à Grenoble, l'Autre rive à Eybens et le Pot au noir à Saint-Paul-lès-Monestier. Avant une programmation cet été au festival Textes en l'air (Saint-Antoine-l'Abbaye), lui aussi de l'aventure. Une exposition forte... et pas flippante ? « Si, un peu ! On sait maintenant que beaucoup de monde, et notamment des professionnels, vont venir nous voir, alors qu'avant c'était plutôt nos proches, nos amis... C'est une véritable mise à nu de notre travail ! »
Et une aventure pour le public, amené à prendre un risque et ainsi découvrir trois univers naissants – les deux autres étant celui de la metteuse en scène Heidi Folliet qui a adapté le roman culte de Romain Gary La Vie devant soi, et celui de la metteuse en scène Céline Bertin sur Ce qui reste, texte de l'autrice contemporaine Eva Bondon. Et, peut-être, un futur grand nom du théâtre.
Les Envolées
Au Nouveau Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas (Grenoble), l'Autre rive (Eybens) et le Pot au noir (Rivoiranche) du samedi 28 avril au dimanche 6 mai