Mardi 29 mai, le festival grenoblois Vues d'en face, centré sur le cinéma LGBT, proposera de découvrir au Club ce fascinant documentaire sur le queercore, « mouvement social et artistique né dans les années 1980 qui a cherché à provoquer, au travers de l'art et de la musique punk, la société hétéronormée ».
« Une farce devenue réelle » : voilà comment, dans le documentaire Queercore : how to punk a revolution, le réalisateur Bruce LaBruce explique la genèse de ce mouvement culturel et social né dans les années 1980 pour « élargir le discours ». Aux manettes de cette sous-culture, des artistes et activistes queer et punk qui voulaient non pas réunir les deux scènes mais en créer une nouvelle en se détachant de ce qu'ils abhorraient dans chacune d'elle : le côté bourgeois et apolitique des homos, et les relents misogynes et homophobes des punks.
Proposé par Vues d'en face, le festival international du film LGBT de Grenoble, dans le cadre de ses séances mensuelles au Club, ce documentaire de Yony Leyser sorti l'an passé est passionnant du fait de la richesse du panel de témoins interviewés – Bruce LaBruce donc mais également, au rayon des plus connus, les musiciennes Peaches et Kim Gordon ou encore le réalisateur John Waters. Et par les nombreux enjeux qu'ils convoquent en tout juste 1h20.
Alors que le mot queer vient de rentrer cette année dans le dictionnaire Robert (« personne dont l'orientation ou l'identité sexuelle ne correspond pas aux modèles dominants »), et que la philosophie queercore initiale, qui assumait une certaine marginalité face à la pensée "straight" (non au sens d'hétérosexuel mais de personne à l'esprit étroit – un homo peut donc être "straight"), semble loin de nous aujourd'hui (même si certains artistes plus ou moins grand public en représentent encore une partie – comme la géniale Beth Ditto du feu groupe Gossip), ce retour historique est on ne peut plus salutaire.
Queercore : how to punk a revolution
Au Club mardi 29 mai à 20h15