Mardi 5 juillet 2016 Le seul musée au monde consacré à la Révolution française se situe en Isère, à Vizille. Logique : c’est ici qu’en 1788 se déroula la réunion des états généraux du Dauphiné. 200 ans (et des poussières) plus tard, on fait le tour du...
"Heurs et malheurs de Louis XVII, arrêt sur images" : petit roi, grande histoire
Par Alice Colmart
Publié Mardi 3 juillet 2018


Heurs et malheurs de Louis XVII, arrêt sur images
Musée de la Révolution Française
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Exposition / L’exposition "Heurs et malheurs de Louis XVII, arrêt sur images" du Musée de la Révolution française de Vizille donne à voir les différentes représentations artistiques du fils de Louis XVI et Marie-Antoinette mort à dix ans. Visite guidée avec Alain Chevalier, directeur du musée.
« Fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, mort à l’âge de 10 ans dans la prison du Temple, Louis XVII a attiré les fantasmes de beaucoup d’artistes » : voilà comment Alain Chevalier, directeur du Musée de la Révolution française de Vizille, présente l’exposition Heurs et malheurs de Louis XVII, arrêt sur images. Glorifié en tant qu’héritier du trône, mis en avant comme martyr... : les représentations du « petit roi » ont ainsi fortement évolué à travers le temps.
à lire aussi : Vizille : Révolution française mon amour
Du personnage incarnant l’avenir, que met par exemple en avant un tableau de Charles-Paul Landon issu du Musée de Grenoble, il devient après sa mort « un enfant de la prison », comme le montre une sculpture en marbre le représentant nu, enchaîné, « pour souligner la dimension sacrificielle de son court règne ». Ensuite, de 1830 à 1848, les peintres romantiques se saisissent de son image, comme Émile Mascré avec le tableau Capet lève-toi ! qui propose une vision de l’enfant blafard, dénudé. « Une création contre-révolutionnaire d’abord interdite, qui émeut et fait même penser aux Misérables de Victor Hugo » pour Alain Chevalier.
Jusqu’au Japon
Sous la IIIe République, la représentation de Louis XVII en prison ne fait plus peur comme en témoigne une planche datant de 1908 dans laquelle l’illustrateur républicain Job « fait de l’enfant l’archétype de l’enfance maltraitée, un sujet encore actuel ». Et cette fascination pour le jeune roi dépasse même les frontières puisqu’en 1972, les mangas japonais popularisent son histoire avec La rose de Versailles de Riyoko Ikeda, « le manga pour jeunes filles par excellence ».
à lire aussi : Une affaire patrimoniale #4 : la République au Musée de la Révolution française de Vizille
Dernier point sur lequel insiste l’exposition, l’importante représentation du jeune homme au cinéma, comme par exemple dans le fameux Marie-Antoinette (2006) de Sofia Coppola.
Heurs et malheurs de Louis XVII, arrêt sur images
Au Musée de la Révolution française de Vizille jusqu’au lundi 1er octobre
pour aller plus loin
vous serez sans doute intéressé par...
Lundi 8 juin 2009 Les années 80 version kitsch : c’est ce que propose le Magasin pour le deuxième volet de son exploration consacrée à cette décennie foisonnante. Si on reste un peu sceptiques sur la lisibilité de l’exposition, certaines œuvres présentées restent...