Les terribles histoires de l'Oncle Jack Arnold

Consubstantiel de la Guerre Froide, l’équilibre de la terreur instilla dans l’esprit de millions d’Étasuniens des années 1950 un sentiment de menace permanente savamment alimenté par Joseph McCarthy et ses sbires ; il en subsiste aujourd’hui un reliquat, lequel a cristallisé dans l’inconscient collectif du pays sous forme d’une paranoïa diffuse – voilà pour l’aspect négatif. Mais pour quelques esprits créatifs, l’âge de l’atome fut un formidable accélérateur pas seulement de particules mais aussi d’histoires où la science voisine avec la fiction.

Parmi eux, Jack Arnold (1916–1992), cinéaste hollywoodien qui signa pour Universal une série de productions à petit budget tranchant par leurs ambitions techniques et leur sous-texte métaphysique. Si L'Étrange créature du lac noir demeure l’un de ses films les plus illustres (du fait de sa version relief, et depuis peu, à cause des échos renvoyés par La Forme de l’eau), il faut mettre à son crédit deux titres majeurs que la soirée Retour vers le futur de la Cinémathèque, présentée par l’irremplaçable Jean-Pierre Andrevon, propose.

Inspiré d’un roman du maître Richard Matheson (pour mémoire, Duel, Je suis une légende, c’est lui), L’Homme qui rétrécit (photo) raconte le cauchemar d’un irradié confronté à une inéluctable diminution physique (et homothétique), jusqu’à l’imperceptible – même Ant-Man est battu. Un bonheur d’effets spéciaux artisanaux – surtout avec le chat et l’araignée ! Quant au Météore de la nuit, il renvoie évidemment à la peur de l’invasion extraterrestre, mais traitée d’un point de vue très singulier, voire divergent. Suffisamment marquant pour influencer de Ed Wood jusqu’au Simpson. À découvrir lors de ce double programme.

Retour vers le futur : spécial Jack Arnold
Au Cinéma Juliet-Berto vendredi 12 octobre à 20h