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"First Man - le premier homme sur la Lune" : (presque) bon comme la Lune

First Man - Le premier homme sur la lune
De Damien Chazelle (ÉU, 2h20) avec Ryan Gosling, Claire Foy...

de Damien Chazelle (ÉU, 2h20) avec Ryan Gosling, Claire Foy, Jason Clarke...

De son entrée à la Nasa comme pilote d'essai à son retour victorieux de la Lune, la trajectoire professionnelle et intime de Neil Armstrong dit "Mister Cool", un ingénieur doté d'une intelligence, d'une chance et d'un sang-froid peu communs qui fut le premier terrien à fouler le sol lunaire...

L'engouement exagéré pour ce film d'élève appliqué qu'était La La Land aura eu la vertu de propulser Damien Chazelle vers un sujet plus ambitieux : l'aventure exploratoire la plus stupéfiante de l'Histoire. Le cinéaste la raconte en la restreignant à un individu réduit à son absence apparente d'affects – n'est-il pas paradoxal de posséder des qualités surhumaines, voire inhumaines, pour devenir le "Premier Homme" ?

La désormais légendaire impassibilité (inexpressivité, version bienveillante) de Ryan Gosling sied à merveille pour figurer le non moins fameux flegme de l'astronaute, et le montrer dans ce qui fait sa banalité : sa dévotion mécanique à sa mission. Chazelle suggère cependant qu'elle serait un dérivatif au deuil de sa fille Karen, qu'il pleure par deux fois en secret de sa femme et de ses amis. Gravitant en satellite autour de cet astre solitaire, ceux-ci n'ont de lui qu'une vision périphérique, sans jamais le toucher ni réellement percevoir sa face cachée... humaine.

Minimaliste dans les interactions sociales et spectaculaire dans le ressenti technologique (nul besoin d'artifices pour éprouver tangage, roulis, accélération en vol ou sidération lors de la découverte du sol sélénite : la puissance vibratoire du son suffit), First Man illustre par son jeu des extrêmes le fossé entre "le petit pas" et "le bond de géant". Son efficacité est toutefois tempérée par le manque d'inventivité de Chazelle, qui 50 ans après Kubrick persiste avec les valses à trois temps spatiales et dépeint des instantanés de bonheur familial au standycam grand-angle façon The Tree of Life de Terrence Malick. Le temps est peut-être venu pour lui de forger ses propres images...

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