Dans Les Glaneurs et la Glaneuse (2000), documentaire célébrant la libre cueillette des tubercules oubliés lors du ramassage par les cultivateurs, le cinéaste Agnès Varda collecte également, ici ou là, dans le passé ou le présent, des matériaux ou des souvenirs, brindilles cocasses ou petit bois d'émotion dont elle fait son feu cinématographique. Un collage intime et ludique où celle qui se définit volontiers comme la "grand-mère" de la Nouvelle Vague pratique son sport favori : aller à la rencontre des gens, avec une petite caméra, comme Alain Cavalier.
Il faut beaucoup de talent pour évoquer la misère sociale sans pathos mais avec tact, et d'humilité pour parler de soi sans jamais se la jouer, mais en se jouant de soi. Un petit bijou à (re) découvrir mercredi 14 novembre à 20h grâce au Ciné-Club de Grenoble.