de Arantxa Echevarría (Esp, 1h43) avec Rosy Rodriguez, Zaira Romero, Moreno Borja...
Carmen s'apprête à convoler avec un jeune Gitan de sa communauté madrilène, quand elle rencontre Lola, travaillant sur les marchés comme elle. Rebelle, grapheuse et lesbienne, Lola lui révèle la possibilité d'une autre romance. Avec, comme conséquence, le secret ou l'exil...
De la difficulté de sortir du rang et des traditions séculaires... Drame sentimental urbain et bariolé, Carmen et Lola est aussi un film ethnographique où Arantxa Echevarría montre à quel point l'homosexualité féminine, considérée comme une malédiction dans une culture soumise à des codes ultra patriarcaux, peut encore créer rejet et violence, avec de surcroît – hélas – la complicité des femmes de la précédente génération.
En filigrane, la réalisatrice montre l'ostracisme et la méfiance dont les Gitans sont l'objet en Espagne, qui les contraint à demeurer en vase clos, dans un analphabétisme humiliant. Ce contexte permet de mieux mesurer la menace pesant sur les deux protagonistes hors du groupe : une marginalisation définitive sans espoir de futur, ni retour en arrière possible. Et dire qu'il y a trente ans en Espagne, Mecano chantait Mujer contra mujer...