Samedi 17 novembre, comme quelque 400 autres courageuses et courageux, nous avons passé la journée enfermés dans la MC2 afin de retracer 50 ans (voire plus) d'histoire de cette maison de la culture phare en France. Vous n'y étiez pas ? Voici un rapide compte rendu.
C'est un véritable marathon que la MC2 a organisé samedi 17 novembre dans son auditorium : une grande journée, de 11h à 19h, à l'occasion des 50 ans du bâtiment inauguré en février 1968. « Plus qu'une journée de commémoration, c'est une célébration » a assuré en ouverture Jean-Paul Angot, directeur des lieux depuis 2012, devant quelque 400 personnes, dont pas mal de personnalités ayant compté dans l'histoire de la maison. Logique, puisqu'elles ont été invitées à s'exprimer en début d'après-midi dans une partie intitulée « souvenirs partagés ».
Où l'on a appris que Bernard Gilman, élu du maire Hubert Dubedout avant l'ouverture de la Maison de la culture (et qui la dirigea ensuite), avait milité pour qu'elle soit implantée en centre-ville, là où se situe aujourd'hui le Musée de Grenoble ; que le chorégraphe Jean-Claude Gallotta (photo) a vécu une période difficile à la fin des années 1980 lorsqu'il en a pris la tête après Georges Lavaudant et l'a rebaptisée Cargo (une histoire qu'il a livrée au public à sa façon, en dansant) ; que l'auditorium, aménagé pendant les travaux de rénovation au début des années 2000, est un véritable écrin pour la musique classique que beaucoup de salles nationales et internationales envient...
1968... et avant
Pendant deux heures, les témoignages physiques comme vidéo se sont ainsi succédé (Catherine Tasca, directrice de 1973 à 1977 puis ministre de la culture sous Jospin ; Michel Orier, directeur de 2002 à 2012...), laissant entrevoir 50 ans d'histoire riches mais non de tout repos – de nombreux intervenants ont souhaité saluer le travail du directeur Roger Caracache, aujourd'hui décédé, qui, au début des années 1990, avait porté l'idée de la rénovation du bâtiment (dans lequel il pleuvait !) mais n'avait pas vu son mandat prolongé pour qu'il puisse accompagner les travaux.
Sinon, en matinée, c'est à une partie plus historique que le public (plutôt âgé dans l'ensemble) a eu droit, centrée sur les années d'après-guerre ayant précédé l'inauguration. Un retour en arrière passionnant, mené par trois historiens, allant de la fondation de la Maison de la culture de Grenoble en 1946 (sans bâtiment donc) à l'émulation théâtrale des années qui ont suivi (une émulation qui aurait presque pu permettre à Grenoble d'avoir le premier centre dramatique national, outil issu de la décentralisation culturelle), en passant par la richesse des mouvements d'éducation populaire...
Une histoire méconnue dans laquelle toute personne intéressée par la vie culturelle locale devrait plonger : ça tombe bien, la MC2 a prévu de diffuser la vidéo de la journée (qui s'est ensuite terminée sur le futur avec plusieurs invités évoquant ce qu'une maison de la culture devrait être à l'avenir) d'ici la fin de la semaine.