Eddy de Pretto : après le buzz

Eddy de Pretto

La Belle Électrique

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Concert / L’un des phénomènes musicaux français de l’année se nomme Eddy de Pretto, chanteur-rappeur de 25 ans qui remplit les salles grâce à un album ambitieux en plein dans son temps. Il sera vendredi 7 décembre à la Belle électrique, à guichets fermés forcément.

Il y a des phénomènes musicaux qui suscitent un engouement si fulgurant que cela crée, par miroir, un rejet viscéral de la part de celles et ceux qui, que ce soit par goût esthétique ou par principe (!), ne veulent pas participer à ce sacre presque irrationnel. L’histoire de la pop française en est pleine, l’un des exemples récents les plus parlants étant la folie ayant entouré la sortie en 2014 du premier album de Christine and the Queens, pros et antis se battant pour savoir si la jeune musicienne était la sauveuse de la chanson française ou sa fossoyeuse. Rien que ça.

Ce qui arrive à Eddy de Pretto depuis plus d’un an est du même acabit : soit un jeune type débarqué de nulle part qui, avec seulement quelques morceaux lâchés sur internet, a enflammé un public très varié allant, pour schématiser, des fans de gros tubes mainstream aux mélomanes exigeants. D’où l’attente forte ayant précédé la sortie de son premier album Cure en mars dernier. Une sortie relayée par une couverture médiatique impressionnante, très souvent laudative mais, aussi, parfois acerbe, à l’image de la courte critique publiée par Libé dont l’auteur dut se justifier quelques jours plus tard au vu de l’impact qu’elle eut, même en interne à Libé.

« Virilité abusive »

Nous voilà aujourd’hui neuf mois après la sortie dudit album, temps trop court pour que la hype retombe mais suffisamment long pour avoir du recul. Et constater qu’au-delà du buzz, il y a bien du fond chez Eddy de Pretto. Soit une chanson aux accents rap/slam en plein dans son temps : celui d’une société (du moins d’une partie de la société) schizophrénique se questionnant de plus en plus sur la vision étroite de la masculinité qu’elle véhicule (« Tu seras viril mon kid / Je ne veux voir aucune larme glisser sur cette gueule héroïque […] / Et comme tous les garçons, tu courras de ballons en champion / Et deviendras mon petit héro historique » sur Kid) tout en continuant à rejeter ce qu’elle ne pense pas correspondre à la norme – ici l’homosexualité (« Sinon insulte-moi et descends-moi / De contre-nature, oh la belle injure […] / Je suis complètement normal, complètement banal » sur Normal).

Un fond politique, donc, qui se télescope avec d’autres préoccupations plus personnelles (l’amour sur Ramdon, la sexualité sur Fête de trop, la drogue sur Jimmy…) et qui, couplé à des instrus efficaces qu’Eddy de Pretto lance depuis son smartphone (sur scène, il n’est accompagné que d’un batteur mais parvient tout de même à dégager une présence incroyable), ont façonné ce succès fulgurant. Et, en ce qui nous concerne, réjouissant.

Eddy de Pretto
À la Belle électrique vendredi 7 décembre à 20h

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