Rendez-vous tout le mois de décembre au cinéma Juliet-Berto pour le constater, avec la projection de pas mal de pépites (dont le mythique "Château Ambulant" de Miyazaki).
Vaste continent à l'approche souvent intimidante, le cinéma d'animation japonais se dévoile à la Cinémathèque à l'occasion d'un cycle thématique de six films qui constitue une excellente entrée en matière pour le néophyte... mais pas seulement. Outre Le Serpent Blanc de Taiji Yabushita, déjà diffusé à l'heure où l'on publie ces lignes, sont ainsi proposés trois films d'auteurs contemporains largement acclamés, dont la poésie, l'intelligence, la tendresse et la charge émotionnelle ont amplement contribué à sortir l'animation japonaise du ghetto culturel auquel elle était jusqu'alors confinée. On pense bien sûr au Château Ambulant (2004) du maître incontesté Hayao Miyazaki, aux Enfants loups, Ame et Yuki (2012) de Mamoru Hosoda, nouveau mètre-étalon du genre, et au Miss Hokusai (2015) de Keiichi Hara, moins réputé mais tout aussi méritant.
Œuvres plus radicales destinées à un public averti, Akira (1988, photo) de Katsuhiro Ôtomo et Les Mille et une Nuits (1969) d'Eiichi Yamamoto viendront de leur côté donner un aperçu plus vaste du formidable potentiel créatif du cinéma animé d'Extrême-Orient. Long-métrage de science-fiction cyberpunk urbain et ultra violent, le premier est ainsi un film-culte électrochoc d'une puissance incroyable, qui n'a pas pris une ride depuis sa sortie. Relecture hautement psychédélique et expérimentale des fameux contes et légendes orientaux, et dernier volet de la trilogie érotique Animerama d'Osamu Tezuka (après Cléopâtre et La Belladone de la tristesse), le deuxième est enfin une véritable rareté, qui n'avait jusqu'alors jamais été diffusée en France.
Cycle d'animation japonaise
Au cinéma Juliet-Berto jeudi 6, vendredi 7, jeudi 13, vendredi 14 et vendredi 21 décembre à 20h