Et le cinéma indien conquit Grenoble

Festival / Sorti de l’ombre mais pas encore des clichés auxquels l’inconscient collectif a trop souvent tendance à le cantonner, le cinéma indien bénéficie désormais de réseaux de promotion et de distribution très dynamiques à Grenoble. Décryptage avant de se rendre fin décembre à la Nef et à Mon Ciné pour le Grenoble Indian Film Festival.

C’est un cinéma haut en couleur, à l’image du pays qui l’a vu naître. D’une énergie, d’une diversité et d’une richesse sans commune mesure. Et suivi avec passion par d’innombrables pays d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique. Pourtant, depuis sa (relative) reconnaissance internationale à l’orée des années 2000, le cinéma indien reste souvent regardé en France avec une certaine condescendance. Réduit au statut de simple curiosité folklorique un peu extravagante, sur la base d’une vision limitée et surtout complètement obsolète.

Car l’industrie cinématographique évolue à une vitesse impressionnante en Inde. Les critères en vigueur il y a encore dix ans semblent aujourd’hui totalement dépassés, dans le domaine du cinéma d’auteur indépendant comme dans celui des blockbusters de studio. Pour peu qu’on fasse preuve d’un minimum de curiosité, il n’a pourtant jamais été aussi facile de se tenir à jour. Ainsi, à Grenoble, la plupart des films indiens en vue bénéficient désormais d’une exploitation en salles quelques jours seulement après leur sortie en Inde…

Du cinéma indien toute l'année

Une visibilité accrue qui repose entièrement sur le travail méritant de deux associations distinctes : Indian Cinema Events, qui partage son activité entre Paris et Grenoble et organise pour la deuxième année consécutive le Grenoble Indian Film Festival (voir encadré), et Bollyciné Grenoble, antenne locale d’une association nationale crée en 2012 et présente sur Grenoble depuis environ un an et demi.

Prenant le relais d’un travail de défrichage initialement mené depuis le milieu des années 2000 par des structures locales comme le cinéma le Méliès, le cinéma le Cap (anciennement Art et Plaisirs) de Voreppe et l’association humanitaire Enfants du Tamil Nadu, ces deux structures organisent ainsi chaque mois des projections en séance unique, à la Nef pour Indian Cinema Events et au Pathé Chavant pour Bollyciné France. Une offre cinématographique d’une ampleur inespérée pour une ville de la taille de Grenoble, et qui séduit mois après mois un public sans cesse croissant, loin de se cantonner à la seule diaspora indienne locale. Alors, prêts à franchir le cap ?


Grenoble Indian Film Festival, le retour

Alléchant programme que celui présenté par le Grenoble Indian Film Festival pour sa deuxième édition, qui se déroulera du jeudi 27 au dimanche 30 décembre. Outre quatre ateliers culturels (déjà complets pour la plupart) et une soirée Bollywood Night au Meltdown, c’est ainsi pas moins de douze long-métrages qui seront présentés à la Nef et à Mon Ciné (Saint-Martin-d'Hères). Parmi ces derniers, on retrouvera deux films inédits présentés cette année au festival de Cannes (Monsieur de Rohena Gera et Manto de Nandita Das), le nouveau film très attendu d’Anup Singh avec Irrfan Khan (The Song of Scorpions) ou encore deux œuvres majeures du fameux réalisateur Sanjay Leela Bhansali (Devdas et Bajirao Mastani – en photo).

À ne pas manquer non plus, un ciné-goûter pour le jeune public, un ciné-débat autour de la spiritualité avec la projection du documentaire Kumbh Mela de Pan Nalin, et deux œuvres remarquées des cinéastes Leena Yadav (La saison des femmes) et Shubhashish Bhutiani (Hotel Salvation). Et pour terminer, les amateurs de cinéma tamoul seront également à la fête avec la projection de trois long-métrages made in Kollywood : Kanaa, Seethakathi et Adangamaru.

Grenoble Indian Film Festival
À la Nef, à Mon ciné et dans d'autres lieux du jeudi 27 au dimanche 30 décembre

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