de Nathan Ambrosioni (Fr, 1h42) avec Guillaume Gouix, Noémie Merlant, Sébastien Houbani...
Charlie habite seule, entre ses rêves artistiques et son boulot de caissière, au seuil de la précarité. Débarque alors dans sa vie Vincent, son frère aîné libéré de prison. Une cohabitation de fait s'engage, d'autant plus difficile que Vincent doit se réinsérer et apprendre à gérer sa colère...
Abordons d'emblée la question de l'âge du réalisateur Nathan Ambrosioni, puisque sa grande jeunesse (19 ans) n'a pas manqué d'être divulguée : entre l'"argument de vente" et la performance, elle constitue objectivement une curiosité, tant la précocité est monnaie peu courante dans l'industrie cinématographique. Elle permet également de rappeler la réelle proximité entre l'âge des personnage et celui de l'auteur, mais aussi d'expliquer – voire excuser – sa naturelle et sans doute inconsciente porosité aux atmosphères et/ou situations déployées par quelques devancier.es.
Ainsi en est-il de ce frère dévoré par une rage incoercible, gâchant les chances qui lui sont offertes, cousin lointain de celui interprété par Viggo Mortensen dans Indian Runner (1991) de Sean Penn. Ou de ces scènes voulant "faire cinéma", à l'image des ambiances de Laetitia Masson (par exemple lorsque Vincent épie sa sœur en train de danser chez elle : qui danse comme ça chez soi seul.e ?) brouillant le désir de réalisme global. Ou encore de la fin peinant à se se construire et à aboutir. Mais que l'on ne se méprenne pas : au-delà des maladresses inhérentes à un premier film, il faut retenir sa sincérité écorchée et le voir comme une promesse.