Lundi 31 janvier 2022 D’un fait divers né des réseaux sociaux, Laurent Cantet tire avec Arthur Rambo un conte moral parabolique nous renvoyant à notre propre usage du numérique et des alias en ligne. Rencontre en chair en os à l’occasion du festival de Sarlat.
"Meltem" : avec le temps, avec le vent
Par Vincent Raymond
Publié Mardi 12 mars 2019
Photo : ©Elezevir Films
Meltem
De Basile Doganis (Fr-Grec, 1h27) avec Daphne Patakia, Rabah Naït Oufella...
de Basile Doganis (Fr-Grè, 1h27) avec Daphne Patakia, Rabah Naït Oufella, Lamine Cissokho...
Un an après le décès de sa mère, Elena se rend sur l'île de Lesbos solder la succession en compagnie de deux potes, afin d'éviter de rester en tête-à-tête avec son beau-père. Le trio va se dessiller en découvrant les réfugiés sur place, et Elena peu à peu se rabibocher avec son passé...
Sous des dehors de comédie d'été entre grands ados à la plage, sentant bon la mélancolie et le sable chaud, Basile Doganis signe un premier film joliment ambitieux, tissant beaucoup de thèmes sans jamais s'emmêler. Il faut en effet une enviable finesse pour raconter l'accomplissement d'un deuil, mettre en perspective l'écartèlement entre plusieurs cultures d'hier et d'aujourd'hui selon que l'on vienne de France ou de Syrie, et parsemer ces sujets graves de grâce et d'insouciance – qualités naturelles infusant le cœur et le corps des jeunes adultes.
Doux-amer et pétillant, ce cocktail chavirant en un clin d'œil de la gravité à la légèreté rappelle le (bon) cinéma de Klapisch, dans les questionnements métaphysiques que se posent (ou s'imposent) les personnages, et leur volonté de se positionner dans un monde contemporain de plus en plus indéchiffrable. Ni film-dossier sur les réfugiés noyés en Méditerranée, ni support à bons mots djeun's, ni prétexte à reluquer de la chair bronzée, Meltem est un peu de tout sans être rien de tout cela : une œuvre généreuse pour ses comédiens et prometteuse pour son auteur.
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