Alors que la Ville de Grenoble n'a pas souhaité les reconduire à la tête du Nouveau Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas qu'ils dirigent depuis 2015, le musicien espagnol et son équipe tentent de « rétablir la vérité » sur ce dossier.
Une visite dans tous les recoins de la chapelle et de ses annexes pour prouver « l'état délabré » de la bâtisse qu'ils gèrent depuis 2015 (et qu'ils ont tenté de remettre sur pied avec les moyens du bord), puis une série de questions-réponses nourrie par de nombreux documents comptables afin de prouver leur bonne foi : la semaine dernière, Antonio Placer, directeur du Nouveau Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas, et Jean-François Carcelén, président de l'association Musiques créatives du sud, ont souhaité défendre leur bilan devant quelques journalistes. Et, surtout, « rétablir la vérité » après leur non-reconduction par la Ville de Grenoble à la tête de ce théâtre du quartier Très-Cloîtres. Car à la suite d'un nouvel appel à projets lancé l'an passé, c'est le Centre international des musiques nomades du festival Les Détours de Babel qui gérera le lieu dès septembre.
« Ce qui se passe résiste à notre compréhension. Aucun des arguments qui nous a été opposé ne nous semble recevable, et d'ailleurs nous y avons répondu point par point » explique Jean-François Carcelén, qui évoque ainsi le rapport d'évaluation que la Ville de Grenoble a rédigé pour motiver sa décision. « On reconnaît à la Ville le droit de vouloir changer de projet artistique, mais ce qui nous blesse le plus, c'est la méthode : ils ont utilisé des chiffres de façon au mieux erronée, au pire insidieuse. » En cause notamment, une subvention d'investissement de 35 000 € dont la Ville affirme n'avoir jamais reçu les justificatifs correspondants alors que l'équipe actuelle du théâtre certifie avoir prouvé sa bonne utilisation.
De son côté, Corinne Bernard, adjointe aux cultures de la Ville de Grenoble, nous a assuré que la réussite du projet artistique d'Antonio Placer n'était pas contestée (elle l'a même « saluée »), mais que c'est bien la gestion du lieu qui était en cause. D'où cette décision de l'équipe municipale qui ne serait pas motivée par autre chose – Antonio Placer suppose que l'article à charge le concernant publié l'an passé dans Le Postillon a joué contre lui, ce que l'élue conteste. Une élue qui déclare d'ailleurs que la Ville de Grenoble sera attentive au sort d'Antonio Placer à la fin de son mandat, ce que confirme Jean-François Carcelén. « Le dialogue n'a jamais été rompu avec la Ville, et aussi paradoxal que ça puisse paraître, la Ville est peut-être disposée à aider l'artiste Antonio Placer. » De quoi s'offrir une porte de sortie acceptable pour tous ?