Concert / La jeune chanteuse à qui, en décembre dernier, nous avons remis le "PB d'or du talent qui éclabousse", sera jeudi 2 mai à Eve, sur le campus.
Parmi les artistes de sa génération et dans cette industrie musicale obnubilée par le calibrage et les process, Leïla Huissoud (lauréate en décembre d'un de nos PB d'or) ne fait pas grand-chose comme les autres. D'abord parce qu'elle revendique des influences plantées loin dans l'Histoire de la chanson française, tendance réaliste. Du côté donc des totems que sont Brassens, Moustaki ou Barbara, qui ne font pourtant guère vibrer les vingtenaires. Et si la jeune Nord-Iséroise est passée par la case The Voice, c'est par un album live (une incongruité pour un premier disque) qu'elle a assis sa réputation. Manière de rendre compte d'un début de carrière qui a bourgeonné à force de concerts.
Si bien que le deuxième album de Leïla Huissoud est en réalité le premier, déjà gonflé d'une belle maturité et d'une esthétique chanson-folk-jazz un rien désuète mais totalement assumée et abandonnée au luxe d'arrangements jamais superfétatoires. Où transparaît avec toujours plus de précision la belle plume de la jeune femme trempée tout aussi volontiers dans les brumes de l'âme que dans la fantaisie (ce qui n'est pas sans rappeler la gravité légère d'un Thomas Fersen).
La chose a pour titre Auguste, comme les clowns du même nom, dont la bonhomie et le goût pour la farce vont de pair et se nourrissent de mélancolie. Comme l'art de la non moins auguste Leïla Huissoud.
Leïla Huissoud + Alice et Moi + La Pietà
À Eve (campus) jeudi 2 mai à 20h