"Graffuturisme" : retour vers le futurisme par Robert Proch et Augustine Kofie

Graffuturisme

Le VOG

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Exposition / Le Vog expose deux représentants majeurs d’un courant du street art dont les compositions géométriques dynamiques puisent leurs références dans le mouvement futuriste vieux d’un siècle. Des œuvres qui, visuellement, bastonnent grave !

En pénétrant dans le centre d’art le Vog, le choc est intense : les deux toiles imposantes du Polonais Robert Proch proposent d’emblée des visions hallucinées combinant formes géométriques et personnages figuratifs. Dans la première, quelques humains désœuvrés semblent aspirés par une perspective constituée de formes géométriques aux couleurs flashy, tandis que dans la seconde, le traitement pictural donne l’impression qu’une femme assise opère une translation dans l’image, laissant, en plusieurs endroits, sa trace à la surface de la toile.

Ce procédé évoque les études chronophotographiques du scientifique Étienne-Jules Marey dont les futuristes, début du XXe siècle, raffolaient. En retranscrivant les étapes d’un mouvement, l’image fixe devient alors un condensé de temporalités multiples, faisant ainsi écho à l’accélération caractéristique du monde moderne dont la vitesse était, pour les futuristes, une forme de beauté nouvelle.

Encore un peu de Kofie ?

Mais ce n’est pas tout. Présenté aux côtés de Robert Proch, Augustine Kofie (dont on connaît bien le style dans l’agglo comme le Street Art Fest Grenoble Alpes l’avait invité en 2016 pour réaliser une gigantesque fresque à la Villeneuve) est, lui aussi, fortement influencé par la dynamique de certaines compositions futuristes. Pour ses petits formats abstraits, l’Américain combine le vocabulaire formel géométrique anguleux qui le caractérise à un savant mixe de techniques – traits de stylo incisifs, projections, touches picturales nerveuses et collages de documents variés (papiers millimétrés, manuels d’instructions, écrits dactylographiés). Soit autant de textures à l’aspect rétro qui témoignent d’un art nostalgique d’une esthétique obsolète.

Bref, plus d’un siècle après sa création, le futurisme nourrit encore l’imaginaire des jeunes artistes qui viennent de la rue, c’est dire s’il était d’avant-garde ! Cela dit, ce mouvement artistique voulait en finir avec les musées et l’art bourgeois : c’est quand même un comble que les artistes street art empruntent certains de ses aspects formels pour entrer dans une galerie !

Graffuturisme
Au Vog (Fontaine) jusqu’au samedi 6 juillet
Dans le cadre du Street Art Fest Grenoble Alpes

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