Musilac au jour le jour (et avec, comme toujours, du lourd)

Festival / Ailleurs, il y a Rock en Seine, les Eurockéennes, les Vieilles Charrues ou le Main Square. En Auvergne-Rhône-Alpes (à Aix-les-Bains, en Savoie, pour être précis), il y a Musilac, son lac (donc), ses milliers de festivaliers et ses quatre jours de programmation bourrés jusqu'à la gueule. Revue au jour le jour.

11 juillet : Les enfants terribles

S'il fallait tenter de donner un semblant de cohérence à cette soirée d'ouverture de Musilac, on la placerait sous le signe des golden boys (and girls), puisque l'on verra se succéder sur les scènes du festival les jeunes stars montantes que sont l'électro-explorateur Thylacine, le collectif de hip-hop rennais Columbine, le rock sans voyelle de la révélation MNNQNS et l'énigmatique météore Boulevard des airs. Ajoutez à cela une double fille de en la personne de Lou Doillon, le sidekick préféré du prince Orelsan qu'est Gringe (dont la carrière musico-cinématographique décolle en flèche), l'acteur le plus punk d'Hollywood (Jared Leto avec son groupe Thirty Seconds to Mars – pluie d'évanouissements à prévoir) et l'idole hip-hop US Macklemore.

On peut alors se demander ce que le totem 90's Garbage fait au milieu de ce jardin d'enfants terribles. Jardin complété par Maïsman que l'on nous présente comme un savant mélange d'Henri Dès et des métalleux de Slipknot. Ah...

12 juillet : Génération 90

C'est ici que le fil rouge 90's-2000's sera le plus épais avec la présence cumulée de Franz Ferdinand, l'inépuisable trip-hop de Morcheeba, le mythique DJ teuton Paul Kalkbrenner, les toujours pétaradants revenants drômois Dionysos et le groupe Tahiti 80 qui fête ses vingt ans de pop à la cool cette année. Dans les interstices de cette programmation, l'air du temps n'oubliera pas de pointer le bout de son nez avec des incontournables tels que Chris(tine & the Queens), Clara Luciani, Kimberose et Hyphen Hyphen – pour autant de visions de la pop française façon 50 nuances de girls.

À suivre : le petit prince du folk anglais George Ezra (gueule d'ange à l'avenant de sa musique) et les excellents Grenoblois d'Arabella, auxquels l'avenir promet de sourire.

13 juillet : Légendes d'été

Voici la première d'une soirée d'où émergent des grands anciens. À commencer par deux têtes d'affiche qui devraient sacrément faire croître la moyenne d'âge du public. D'abord Graham Nash, dont il faut souligner la rareté sur scène (particulièrement en festival), qui viendra trimballer un peu de la nostalgie des sixties – il fut membre des groupes Hollies et Crosby, Stills and Nash et l'un des rares exemples d'Anglais à s'être imposé comme une figure du rock américain. Ensuite The Stray Cats qui, il y a quarante ans en se lançant dans la pratique déjà largement démodée du rockabilly sous la férule de Brian Setzer, n'imaginaient pas être frappés par la gloire.

Autour, on croisera là encore quelques gloires des années 1990-2000 revenues en grâce tels Yarol Poupaud (ex-FFF devenu homme-lige de Johnny) et Arnaud Rebotini, pionnier de l'électro couronné par un César pour la BO de 120 battements par minute (qu'il vient jouer ici, ça tombe bien). Et un peu de jeunesse insolente avec notamment Jain et Therapie Taxi mais aussi Claire Laffut et Barry Moore, pour faire contrepoint.

14 juillet : Séance de rattrapage

On continue avec les vieilles gloires pour finir avec Scorpions, créature qui aime à ressortir son dard et ses guitares l'été venu pour écumer les festivals à coups de soli perchés. Et, dans une moindre mesure, Ugly Kid Joe, Agoria et Mass Hysteria. Une soirée qui verra aussi jouer les groupes qui n'avaient pas pu le faire l'an dernier du fait de l'annulation de la dernière soirée (satanée météo) : les légendes rap d'IAM et les énervés Shaka Ponk dont le rock balourd n'en finit plus de remplir les salles et les esplanades.

Et cette année, on retrouvera aussi les plus élégants Balthazar qui, après avoir envoyé leurs membres séparément à Musilac (Warhaus puis J. Bernardt), reviennent groupés. Le tout saupoudré d'un peu de jeunesse avec les Suisses de Death by Chocolate et le rappeur Lartiste, dont l'histoire ne dit pas s'il viendra avec son chapeau.

Musilac
À Aix-les-Bains (Savoie) du jeudi 11 au dimanche 14 juillet

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