"Fantômas : le mort qui tue" : modernité centenaire

Fantômas - le mort qui tue
De Louis Feuillade (1913 - Fr, 1h35) avec Georges Melchior, Rene Navarre, Eugene Breon...

Lundi 14 octobre, la Cinémathèque de Grenoble diffusera ce film qui n'a (presque) pas pris une ride alors qu'il date de 1913 !

À la veille de la Grande Guerre, la France vivait déjà dans une angoisse continue, du fait d’une silhouette revêtue d’un masque de soie noire commettant nuitamment les pires forfaits chez les notables de Paris : un scélérat sanguinaire toujours insaisissable malgré l’acharnement d’un rusé commissaire et d’un journaliste… forcément intrépide. Créé par la paire Souvestre et Allain en 1911 dans des romans-feuilletons d’une effroyable inventivité, Fantômas s’incarna dès 1913 devant la caméra du non moins prolifique Louis Feuillade. S’il est aujourd’hui supplanté en notoriété par le triptyque d’André Hunnebelle avec Jean Marais, le serial de Feuillade (auteur par la suite des Vampires et de Judex) marqua les esprits – notamment ceux des surréalistes, sans doute fascinés par l’amoralité totale du personnage-titre et sa capacité à changer de visage tout en dupant les autorités.

Choisi par la Cinémathèque de Grenoble pour illustrer son cycle de la contre-histoire du cinéma, Le Mort qui tue s’avère particulièrement macabre : l’histoire étant bien connue, on ne divulgâchera rien en rappelant que le Génie du crime en commet ici en enfilant des gants obtenus à partir de la peau des mains d’une de ses victimes, histoire de laisser ses empreintes digitales partout et d’embrouiller les enquêteurs.

Un siècle plus tard, la modernité du film (admirablement restauré par la Gaumont) étonne. Certes, il y a encore des résidus de pantomime du muet, mais Feuillade pousse le jeu vers une forme de naturalisme, voire de réalisme ; il casse l’atmosphère studio par moult plans en extérieur. Et, surtout, l’on se prend à trépigner devant le dénouement express de cette intrigue qui voit l’inquiétant René Navarre (alias Fantômas) se carapater en direction d’autres vilénies. Quel horrible crime de laisser le spectateur sur sa faim, sans même lui projeter la suite…

Fantômas Episode III - Le Mort qui tue
Au cinéma Juliet-Berto lundi 14 octobre à 20h

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