Passion John Hughes à la Cinémathèque de Grenoble

Breakfast club
De John Hughes (ÉU, 1h37) avec Emilio Estevez, Anthony Michael Hall, Paul Gleason...

Pour inaugurer son cycle consacré aux comédies américaines, la Cinémathèque de Grenoble a eu l’excellente idée de programmer coup sur coup deux des films les plus emblématiques du réalisateur John Hughes, "Breakfast Club" (1985) et "La Folle Journée de Ferris Bueller" (1986). Rendez-vous jeudi 17 et vendredi 18 octobre au cinéma Juliet-Berto.

Pour mieux comprendre l’incroyable impact des comédies de John Hughes sur leur époque et les suivantes, il faut d’abord se pencher sur le contexte dans lequel elles sont apparues. Avant les premiers films de ce dernier, en effet, la comédie américaine adolescente oscillait essentiellement autour des thématiques de la farce outrageusement potache (Animal House) et les évocations crasses et grivoises des premiers émois sexuels (la désolante série des Porkys et ses innombrables succédanés).

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Et voilà que, soudain, débarque un cinéaste porté par une empathie profonde pour ses protagonistes et bien décidé à dépasser la simple accumulation de stéréotypes pour offrir une description plus vraie que nature des problématiques adolescentes de la middle-class blanche américaine. Les questionnements existentiels et la quête d’identité qui animent ces futurs adultes, et surtout la place que le monde extérieur leur laisse (ou ne leur laisse pas) pour les exprimer, sont en effet au cœur même de la filmographie du cinéaste.

Tous semblables, tous différents

Vu de l’extérieur, toutes ces angoisses pourraient, bien sûr, sembler particulièrement pesantes. Mais ce qui fait justement toute la force des films de Hughes, c’est au contraire leur capacité à refléter avec une incroyable justesse l’alchimie singulière entre gravité et légèreté, rires et larmes, naïveté et désillusion qui caractérisent cet âge de transition.

Tout à la fois sérieux et fantaisistes, d’une portée universelle tout en restant fermement ancrés dans leur époque (cf. leur mémorable bande-son), Breakfast Club et La Folle Journée de Ferris Bueller témoignent ainsi d’une adéquation parfaite entre les sujets qu’ils traitent et la manière dont ils les traitent, comme la comédie adolescente américaine n’en avait encore jamais connu et n’en connaitrait plus jamais par la suite. Ce qui ne signifie pas pour autant que les successeurs de Hughes, de Judd Apatow à Gregg Araki, soient pour autant, loin de là, dénués d’un quelconque intérêt, comme le prouvera justement la suite du cycle de la Cinémathèque, plus axée sur les années 2000.

Breakfast Club
Au cinéma Juliet-Berto jeudi 17 octobre à 20h

La Folle Journée de Ferris Bueller
Au cinéma Juliet-Berto vendredi 18 octobre à 20h

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