Le passant et les passeurs

Marie-Anita Gaube

Le VOG

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Peinture / Évoquant autant l’esthétique pop de David Hockney que la luxuriante naïveté du Douanier Rousseau, l’univers pictural de Marie-Anita Gaube invite à une immersion fascinante dans un monde fantaisiste et inquiétant.

Acides, flashy, lumineuses mais aussi parfois troubles, éteintes, délavées... il y a fort à parier que les couleurs des tableauw de Marie-Anita Gaube accrocheront le regard du piéton qui passera devant la baie vitrée du Vog. D’apparence assez immédiate, ces compositions sont en réalité des constructions complexes dans lesquelles de multiples plans s’emboîtent subtilement les uns dans les autres, semant une confusion paradoxalement parfaitement lisible. Des compositions complexes qu’amplifient les associations chromatiques audacieuses de la peintre lyonnaise, qui a le bon goût de ne jamais basculer dans le mauvais. Chaque tableau invite le visiteur à prendre le temps de perdre son regard dans la composition pour en apprécier la diversité des traitements picturaux : aplats, glacis, touche, modelé ou dégradés que viennent parfois parasiter des collages impromptus. Et lorsque l’artiste délaisse la peinture pour travailler à l’aquarelle, elle joue merveilleusement bien des réserves de blanc et de la capillarité du médium.

Couleurs chatoyantes, scènes équivoques

Si les couleurs sont chatoyantes, les scènes représentées, qui apparaissent souvent comme des délires oniriques retranscrits au fil du pinceau, peuvent se révéler inquiétantes. En effet, la jovialité chromatique et l’apparente naïveté du dessin dissimulent parfois, au second plan, des scènes équivoques : des corps anonymes allongés et tronqués, des hommes se battant à mort sur une embarcation précaire, une récurrente main baladeuse verdâtre… de quoi susciter un léger malaise. Les scènes principales se révèlent toutefois plutôt engageantes, puisque, souvent plongés dans un environnement naturel où l’eau est omniprésente (cascade, marais, rivière), les protagonistes semblent nous convier à de farfelues farandoles. Jouant probablement leur rôle de passeur évoqué dans le titre, ils nous enjoignent à les suivre (les yeux grand ouverts). On vous y encourage !

Passeurs (Marie-Anita Gaube)
Au Vog (Fontaine) jusqu’au 18 avril

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mercredi 22 avril 2020 Confinement oblige, le centre d’art n’est plus en mesure d’ouvrir ses portes au public. Il reste toutefois actif par le biais d’Internet. Pauline Morgana, médiatrice, fait le point sur la situation actuelle, tout en dévoilant quelques perspectives à...
Mardi 4 juin 2019 Organisée samedi 8 juin à la Belle électrique pour la clôture du Grenoble Pride Festival, la soirée "Voguing Club !" sera l’occasion de découvrir l’univers unique du voguing (avec les artistes de la Kiki house of Campbell et leur DJ attitré Lazy...
Mardi 6 septembre 2016 Conditionné par le lieu, le geste artistique d’Axel Brun se déploie au creux du Vog, modifiant l’espace en pièce immersive. La déambulation se transforme alors en expérience à l’intérieur de l’œuvre. Bienvenue au cœur d’un travail plastique qui joue...
Mardi 12 avril 2016 Ce jeudi 14 avril aurait dû être inaugurée au Vog, centre d’art municipal de Fontaine, une exposition consacrée à l’artiste Philippe Perrin. Mais elle a finalement été annulée par la Ville au vu du « contexte national et...
Lundi 30 septembre 2013 On aime, et le Vog nous y invite chaque année, découvrir un artiste en quelques œuvres, presque en un clin d'oeil qui peut ensuite, et selon l'envie, se (...)
Mercredi 28 novembre 2012 Le Vog est un centre d’art créé par la ville de Fontaine en 2005, fruit d’un « volonté politique » coriace dans une période peu favorable… S’il dépend (...)

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X