Cinéma / Le cinéma de la rue du Phalanstère, à Grenoble, est sorti de son silence sur les réseaux sociaux. Avec, à défaut de pouvoir rouvrir ses salles, l'idée de proposer quelques projections virtuelles. Explications.
Les détournements d'images de cinéma diffusés sur son site Internet et son compte Facebook valent le détour, mais, à l'évidence, ne remplaceront pas un film dans un bon fauteuil. Pour le confort, il faudra encore compter sur votre intérieur, mais bonne nouvelle : le Club retrouve une programmation, même si ses salles restent closes et son public confiné. Oups ! On a raté le début, mais les projections virtuelles continuent, avec parfois, au terme du générique, un débat Internet avec les équipes du film projeté. Échanger, c'est le principe retenu pour ces séances originales, dès que c'est possible (cf. pitchs et horaires ci-dessous). Pour en profiter, il suffit de se connecter sur la plateforme de la Vingt-Cinquième Heure (www.25eheure.com).
« Revenir aux fondamentaux »
Patrick Ortega, le directeur du Club, ne sait pas quand son cinéma pourra rouvrir normalement. Ces derniers jours, il s'est posé pas mal de questions sur la (bonne ?) manière d'agir en attendant. « Faut-il occuper les réseaux sociaux pour ne pas sombrer dans l'oubli ? Encourager sur la voie de l'indigestion télévisuelle de films ? Conseiller au public de prendre de nouvelles habitudes ? ». La réponse apportée à ces questions se base sur l'idée « de revenir aux fondamentaux », de laisser à chacun son « libre arbitre » et de proposer « un cinéma éclairant notre regard sur l'autre », sans s'enfermer dans une quelconque tour d'ivoire. La suite ? En coulisses, Patrick Ortega y travaille encore, avec pas mal d'incertitudes encore, ne serait-ce que sur l'afflux des films et la tenue des festivals après le confinement. Pour l'heure, le Club fonctionne au ralenti, grâce à des prêts garantis et au chômage partiel. Jusqu'à quand cela sera-t-il nécessaire... et possible ? Difficile de le savoir avec précision. Son directeur se veut toutefois raisonnablement optimiste : « On ne se refait pas ! Il y a certes quelques passages à vide, mais cette période permet aussi de se ressourcer et de se recentrer sur ses motivations ». De son côté, ce cinéphile passionné tâche aussi d'améliorer son installation pour le cinéma à la maison !
Les prochaines séances
En Política
Jeudi 30 avril à 20h15 (+ débat)
Le pitch : Un groupe d'activistes espagnols est élu pour la première fois au Parlement asturien. Comment leurs idéaux se confrontent à la réalité de l'institution.
J'veux du soleil
Vendredi 1er mai à 20h15 (+ débat)
Le pitch : Gilles Perret et François Ruffin ont traversé la France : à chaque rond-point en jaune, des femmes et des hommes se dressent et se redressent pour réclamer leur part de bonheur.
Sankara n'est pas mort
Samedi 2 mai à 16h (film seul) et 20h30 (+ débat)
Dimanche 3 mai à 18h (+ débat)
Mardi 5 mai à 16h (film seul) et 20h30 (+ débat)
Le pitch : Quand Thomas Sankara est assassiné en 1987, Bikontine n'a que cinq ans. C'est sa génération qui se soulèvera des années plus tard pour renverser enfin son successeur, Blaise Compaoré. Mais une fois la vague d'espoir retombée, la question devient lancinante : faut-il migrer ou rester ?
Libre
Lundi 4 mai à 20h15 (+ débat)
Le pitch : La Roya, vallée du sud de la France frontalière avec l'Italie. Cédric Herrou, agriculteur, y cultive ses oliviers. Le jour où il croise la route des réfugiés, il décide, avec d'autres habitants de la vallée, de les accueillir. Ce film est l'histoire de son combat.
Papicha
Mercredi 6 mai à 20h15 (+ débat)
Le pitch : Alger, années 90. Nedjma, 18 ans, étudiante habitant la cité universitaire, rêve de devenir styliste. A la nuit tombée, elle se faufile à travers les mailles du grillage de la Cité avec ses meilleures amies pour rejoindre la boîte de nuit où elle vend ses créations aux jeunes Algéroises. Mais la situation politique et sociale du pays ne cesse de se dégrader...