En scène, enfin !

Saison 2020 / 2021 / Après une fin de saison largement amputée du fait de l’épidémie de coronavirus qui a contraint le monde culturel à se mettre en pause dès la mi-mars, les salles de spectacles de l’agglomération grenobloise se tournent vers l’avenir. Et ont, pour la plupart, déjà dévoilé ce qui attendra les spectateurs et spectatrices dès la rentrée. Tour d’horizon avant septembre.

À la MC2 Grenoble

Comme chaque année, la MC2 envoie du lourd, prouvant bien qu’elle est l’une des plus importantes scènes françaises (hors Paris, comme toujours en France). Il n’y a qu’à regarder la programmation théâtre qu’elle nous réserve pour la prochaine saison, avec pas mal de metteurs en scène de renom : l’acclamé Joël Pommerat et son très réussi Contes et légendes sur un futur robotisé flippant ; le chatoyant Olivier Py avec le chantant et joyeux L’Amour vainqueur (l’une des réussites de l’édition 2019 du Festival d’Avignon) ; le fougueux Stanislas Nordey qui porte sur le plateau les mots du romancier Édouard Louis (Qui a tué mon père ?) ; le tutélaire Georges Lavaudant pour un Roi Lear shakespearien auquel Jacques Weber prêtera ses traits…

En danse, on aura droit une nouvelle fois aux immenses Anne Teresa de Keersmaeker, Wim Vandekeybus et Akram Khan (chouette, car nous n’avions pas vu ce dernier depuis longtemps à la MC2 !), au Ballet de l’Opéra de Lyon, au bondissant collectif La Horde, à la passionnante Gisèle Vienne, aux habitués (et tant mieux) Jean-Claude Gallotta et Yoann Bourgeois

Il y aura aussi de nombreux autres rendez-vous (une création chorale du plus dauphinois des Dauphinois Serge Papagalli pour ses 50 ans de carrière ; pas mal de musique…) dont on parlera plus largement dans notre panorama de rentrée culturelle, et dont l’équipe de la MC2 causera mercredi 24 juin en vidéo – avant, dans l’ordre chronologique, l’ouverture de la billetterie le 1er juillet (avec, au vu de la situation sanitaire, des tickets non numérotés qui seront transformés en places le moment venu), la sortie de la brochure papier fin août et une présentation de saison physique à la rentrée. Mais sachez d’ici là qu’une reprise nous transporte littéralement de bonheur : l’immense et culte Chambre d’Isabella de Jan Lauwers, créée en 2004, repassera une troisième fois par Grenoble en février et c’est tout simplement immanquable !


À l’Hexagone de Meylan

Du côté de la scène nationale arts sciences, on n’a pas voulu faire comme si la crise de ces derniers mois n’avait pas eu lieu. Ainsi, l’équipe n’offre pour le moment qu’une demi-saison courant jusqu’à décembre et faite de gestes artistiques centrés sur le « rapport au vivant et à la Terre ». Où l’on retrouvera des têtes connues comme le magicien et mentaliste Thierry Collet qui questionne notre rapport aux nouvelles technologies, l’accordéoniste Vincent Peirani (cette fois en duo avec la chanteuse d’origine indonésienne Serena Fisseau), le groupe n+1 pour un spectacle participatif autour de la notion de risque… Pendant ces quelques mois, il sera également question de La Violence des riches, d’écologie, de l’univers… À noter que la billetterie ouvrira le 6 juillet et que cette demi-plaquette papier sera distribuée fin août.


À la Rampe d’Échirolles

Sur les deux plateaux de la scène échirolloise conventionnée danse et musiques, on pourra apprécier la saison prochaine pas mal de propositions qui donnent bien envie. Citons, en toute subjectivité (la vie est faite de choix arbitraires), A simple space des circassiens australiens de Gravity and Other Myths ; le solo Le Rouge éternel des coquelicots de Catherine Germain mis en scène par François Cervantes qui connaît un très beau bouche-à-oreille depuis un an ; Queen Blood du chorégraphe hip-hop Ousmane Sy avec uniquement des danseuses au plateau ; Baobabs de Josette Baïz, chorégraphe qui sait mieux que personne faire danser les enfants et adolescents… Et bien sûr le Collectif ÈS dont la première année de résidence a largement été amputée par cette histoire de coronavirus.


Au Théâtre municipal de Grenoble

Au TMG, le nouveau sigle de cet ensemble composé du Grand théâtre (celui du centre-ville, qui anciennement portait seul le nom de Théâtre municipal), du Théâtre 145 et du Théâtre de poche (tous deux cours Berriat), la prochaine saison sera forcément tournée vers la scène locale (Serge Papagalli, Bouba Landrille Tchouda, Émilie Le Roux, Pascale Henry, François Veyrunes, Bruno Thircuir, Catherine Contour, Grégory Faive, Nicolas Hubert, Giulia Arduca, Tristan Dubois, Sylvie Jobert, le collectif Troisième bureau…) vu l’impulsion prise depuis quelques années. Même si la diffusion de spectacles venus d’ailleurs est toujours d’actualité avec, par exemple, les deux clowns de la cie Baccalà et leur spectacle culte Pss Pss, le très volubile Sébastien Barrier pour un portrait de chat baptisé Gus (on nous en a dit le plus grand bien), le fabuleux cabaret drag des 12 Travelos d’Hercule que nous adorons au PB


Au Grand Angle de Voiron

La saison prochaine sera comme toujours généraliste dans l’immense salle voironnaise (1700 places assises tout de même), avec de l’humour (Stéphane Guillon, Michaël Gregorio, l’étoile montante Inès Reg – celle qui veut des paillettes dans sa vie), de la danse (Bouba Landrille Tchouda, Josef Nadj, la compagnie Arcosm…), du théâtre (on attend avec impatience le nouveau solo du metteur en scène et comédien Grégory Faive d’après Le Discours du facétieux auteur de BD Fabcaro ; et on ira découvrir avec plaisir la pièce Trahison de Pinter mise en scène par le génial Michel Fau avec, notamment, le récemment césarisé Roschdy Zem), de la musique (que l’on est ravis de revoir Claire Diterzi sur une scène de l’agglo)…


À l’Heure bleue de Saint-Martin-d’Hères

Enfin ! Désobéir, pièce de la metteuse en scène souvent vue dans l’agglo Julie Bérès créée en 2017 (et qui connaît depuis une tournée à succès), passera dans le coin. Merci l’Heure bleue ! Citons aussi, pour la programmation de la saison prochaine de la salle martinéroise (et de son annexe l’Espace culturel René Proby), pas mal de musique (Oxmo Puccino, Les Ogres de Barback, le trop rare Piers Faccini, les Grenoblois de Pelouse…), mais aussi de la danse (avec notamment la reprise du très bon solo J’ai pas toujours dansé comme ça de Bouba Landrille Tchouda), du cirque, du ciné-concert… La billetterie en ligne ouvrira le 6 juillet.


À Seyssinet-Pariset et Seyssins

Depuis 3 ans, les deux villes de l’ouest grenoblois ont mutualisé leurs forces pour concevoir une saison culturelle commune. Tout commencera par un concert du bien nommé Big Ukulélé Syndicate que l’on connaît bien dans l’agglo (et au PB), pour ensuite voguer entre théâtre, danse, humour, musique classique, chanson, sono mondiale… Qu’aller voir ? Trois coups de cœur, comme ça, pour le plaisir : Les (pas tant) Petits Caraoquets (de conserve) ! de la compagnie des Gentils dont on a souvent parlé dans ces pages (ils ont même reçu un PB d’or l’an passé, c’est dire) ; la musicienne et chanteuse Djazia Satour elle aussi habituée du PB (on a nos chouchous) ; et l’humoriste Marina Rollman dont le premier spectacle est assez savoureux.


À l’Odyssée et l’Autre rive d’Eybens

Il y a les grosses scènes, bien visibles. Et les plus discrètes, qui méritent tout autant qu’on se penche sur leur prog – surtout que pas mal de communes de l’agglomération grenobloise ont des équipes culturelles qui savent dénicher des pépites. Comme à Eybens, où nous pourrons apprécier la saison prochaine l’excellent spectacle Zaï zaï zaï zaï du Théâtre de l'Argument d’après la BD bien barrée de Fabcaro, le chorégraphe Yan Raballand qui nous a souvent émus ou encore les excellents Apéros Tragédies des Grenoblois du Festin des Idiots qui revisitent des classiques en dix minutes chrono – à voir, vraiment.


À la Vence Scène de Saint-Égrève

L’humoriste Jérémy Ferrari, le trublion Serge Papagalli (en mode chanteur), le fameux collectif de danseurs hip-hop Pockemon Crew, le chanteur Renan Luce… Comme chaque année, la Vence Scène balaye large !


À la Faïencerie de La Tronche

C’est une petite salle on ne peut plus sympathique que celle de la Faïencerie, qui déroule chaque année une programmation éclectique. On verra ainsi la saison prochaine en ses murs Audrey Vernon, humoriste qui, sans en avoir l’air, asticote les riches et les capitalistes ; le fameux spectacle musical a capella Shower Power ; le cabaret folk des Picky Banshees ; la grande Natacha Atlas


Au Théâtre en rond de Sassenage

Chaque saison, l’humour est au cœur de la programmation de la salle sassenageoise, avec un paquet de noms bien référencés : Sophia Aram, Olivia Moore, Tanguy Pastureau, Michaël Hirsch, les fameuses Swingirls… Avec également de la comédie, du catch impro, du ukulélé clownesque… Tout un programme.


Et ailleurs

Pour les autres lieux (désolé, nous n’allons pas tous les citer !), comme l’Espace 600 et la Bobine pour le jeune public, la Basse cour et la Comédie de Grenoble pour l’humour, le Pacifique pour la danse, le Summum pour les gros raouts ou encore les salles hors de l’agglomération (l’Espace Paul-Jargot à Crolles, l’Espace Aragon à Villard-Bonnot, le Coléo à Pontcharra…), leur programmation et nos coups de cœur seront détaillés dans notre panorama de rentrée culturelle en septembre (qui, pour info, intégrera aussi les salles de concerts). Patience…

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